Friday, February 17, 2017

LES ELECTIONS POUR LES NULS



Les 23 avril aura lieu le premier tour des élections présidentielles françaises.
Beaucoup d'électeurs demeurent indécis.
Voter ? Pourquoi ? Pour qui ?
Y voir clair nécessite de comprendre à quel système nous appartenons.
D’abord, qu’est-ce que « le  système » ? Ce terme souvent utilisé par les politiciens demeure flou pour beaucoup de gens y compris les journalistes qui le récusent (tu m’étonnes !) ou même Bernard Pivot qui en perd son latin dans un de ses tweets. Pourtant il suffit d’ouvrir un dictionnaire. La définition  est très simple.
Un système est un mode de gouvernement, d’administration, d’organisation sociale. Ex. système capitaliste ou système pénitentiaire. Le système définit donc la façon dont nous vivons ensemble et surtout dont nous sommes dirigés. Car tout système a ses dirigeants. Sinon c’est l’anarchie.
Actuellement la France, comme la majorité des pays, est une société de consommation mondialisée (autrement dit un « marché ») gouvernée par un pouvoir économique qui n’est pas élu. Ce pouvoir soutient financièrement les élites politiques et médiatiques qui sont à son service. C’est cette collusion économico-politico-médiatique qu’on appelle le système.
Le système a mis en place un processus électoral pour nous donner l’illusion que nous sommes en démocratie. Car en réalité, le système décide de tout et en particulier de celui qui occupe l’Elysée. Le nouvel avatar du système qui a été  fabriqué sur la chaîne de montage ENA-Banque-Gouvernement, se nomme Macron. Pour lui donner toutes les chances de l’emporter, le système va s’employer à médiatiser son avatar, car c’est le matraquage qui fait la popularité. En même temps on dézinguera tous ceux qui menaceront de lui faire ombrage. Les médias pointeront du doigt les péchés des concurrents qui seront plus vite coulés que le Titanic par les instituts de sondage. Et au pire, si l’avatar n’arrive pas en tête, on récupèrera le gagnant qui le lendemain de son élection sera gentiment prié de ne pas tenir ses promesses.
Car il faut bien comprendre que le choix ne porte pas entre la gauche et la droite, comme le système essaye de nous le faire croire afin que rien ne change. Le choix consiste à rester dans le système… ou à en sortir !  Mais est-ce qu’il existe des candidats qui veulent sortir du système actuel ? A priori ils sont deux : Mélanchon et Le Pen. Ces deux-là se rejoignent sur de nombreux points. Dans le nouveau système qu’ils proposent, le pouvoir politique reprendrait l’ascendant sur le pouvoir économique et les consommateurs redeviendraient des citoyens. Un tel changement nous débarrasserait des inconvénients mais aussi des avantages principalement matériels du système actuel. Cette perspective implique une grosse dose d’inconnue, car en dehors de la Corée du Nord et des dictatures islamiques, nous avons peu d’exemples d’autres systèmes dans le monde. En outre, si Mélanchon ou Le Pen était élu, il leur faudrait de la pugnacité et de la ténacité pour s’imposer, car le système qui se fout des résultats électoraux résistera. Il suffit de voir les difficultés rencontrées par Trump aux Etats-Unis pour faire passer ses premiers décrets. Et si d’aventure, le nouveau président parvenait à le tenir en échec, le système n’hésiterait pas à provoquer le chaos pour faire regretter son choix au peuple.
En conclusion, vous aurez à choisir entre le système ou le chaos.