C’est à Metz, sur les jardins de l’esplanade, non loin de l’imposante cathédrale Saint Etienne datant du XIII-XVIème et dotée d’une nef gothique s’élevant à 42 mètres, comme l’aurait sûrement souligné Lucien Jeunesse, que s’est déroulé du 8 au 10 juin, l’Eté du Livre. Evènement jumelé avec l’arrivée du TGV. C’est ça la France qui gagne.
C’est donc là qu’il fallait être. J’ai donc passé ces trois jours en compagnie deux auteurs du Diable Vauvert, venus de loin eux aussi : Eddie Pons et ses Scènes d’Arène. Marin Ledun et son Modus Operandi. Le premier, Picasso nîmois du dessin picaresque a entrechoqué les cultures le temps d’un week-end. Quant à Marin Ledun, nouveau surdoué (allez, ne fait pas ton modeste Marin !) de la littérature noire, je vous conseille de lire vivement son premier ouvrage. Et si vous n’avez pas confiance, allez voir ce qu’en pense les pros de Polars Pourpres. Nicolas Trenti était d’ailleurs sur place, pour nourrir son site d’actualité et donc d’une interview de Marin.
J’ai également eu le plaisir de revoir des collègues de travail publiés ailleurs: Henry Loevenbruck qui cartonne avec son Syndrome Copernic et Maud Tabachnik qui castagne avec Le chien qui riait. J’ai retrouvé aussi une partie de la French Connection avec qui, en février, j’avais défrayé la chronique du Figaro : Régis Descott, Guillaume Musso et Romain Sardou, dédicaçant tous les trois à tour de bras. Et puis il y avait la bande truculente des dissipés de Marseille dont Gilles Del Pappas et Vincent Scotto ainsi que l’inénarrable rocker Pierre Hanot.
En ce qui me concerne, le moment le plus fort aura été ma rencontre avec Catherine Barry, journaliste qui présente et produit Voix Bouddhiste sur France 2 depuis des années. Elle est venue présenter deux ouvrages : Sages paroles du Dalaï Lama et 108 perles de sagesse pour parvenir à la sérénité. Un conseil, regardez bien la prochaine émission du 17 juin, sur France 2 à 8h30, car ce sera malheureusement la dernière ! En attendant, sous la fournaise du chapiteau de Metz et malgré un angine carabinée, Catherine a dédicacé ses ouvrages avec cette belle sérénité et ce sourire apaisant qui la caractérisent. Son visage va me manquer.
Nous étions accueillis sur le stand de la librairie Géronimo. Les Messins ont de la chance, ils ont une librairie qui ne vend pas les livres comme des chaussures, et pourtant vous y trouverez des pointures. Car Jacques, son directeur, lit aussi. Et cela se ressent dans sa vitrine où l’on a du Gang de la clé à mollette, du Cormack McCarthy, du Jim Harrison, bref du polar des grand espaces.
En revanche, les grands espaces à Metz, c’était pas trop ça. Formés en carrés, cantonnés sous un chapiteau étouffant, fondant sous la fournaise, les auteurs n’avaient que des stylos, des éventails et des verres d’eau pour survivre. Autour d’eux gravitait dans un mouvement continu et perpétuel un public indolent, dont certains éléments étaient parfois attirés par une sorte gravité littéraire qui les faisaient dévier de leur trajectoire et jeter un œil sur une quatrième de couverture.
Mon retour de l’été du livre se passa comme dans un film catastrophe, c’est à dire dans un Fokker secoué par les orages et les perturbations atmosphériques que n’auraient pas renié de commenter les sœurs Laborde, aussi à leur place dans ce salon du livre qu’une paire de mannequins dans un festival de Cannes.
Merci aux organisateurs de l’Eté du Livre qui nous ont accueilli comme des stars, merci à Hervé, organisateur de Interpol’Art qui s’est déplacé de Reims pour me voir, merci à Jacques Vallet avec qui j’ai partagé équitablement ma table de dédicaces et merci à la serveuse de l’Aloyau qui nous a calculé un addition au cordeau.
Prochaine étape, Frontignan, le 30 juin pour le Festival International du Roman Noir.