Thursday, June 21, 2007

Une Aïka au gouvernement






"La dernière arme" deviendrait-elle réalité? Dans le nouveau gouvernement de la France, il semblerait que l'on ait fait entrer une Aïka. Jeune, belle, brillante, diplômée d'Hypokhâgne et de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris, nommée secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires Etrangères et Européennes, chargée des Affaires Etrangères et des Droits de l'Homme, Rama Yade a le profil et le poste d'une Aïka. Et un petit air à Esian Zawi.

Saturday, June 16, 2007

La règle des trois R

J’étais en train de lire les dépêches de l’AFP et de Reuters tombées au cours de ces deux derniers jours, lorsque j’ai réalisé, une fois de plus, que cela faisait beaucoup :

Afghanistan. Deux attentats-suicides à la voiture piégée contre des convois de l'Otan ont tué trois enfants et blessé deux soldats et plusieurs civils vendredi dans le centre et le sud de l'Afghanistan.

Liban. Quatre soldats libanais ont été tués et plusieurs autres blessés vendredi matin dans l'explosion d'engins piégés dans le périmètre du camp palestinien de Nahr al-Bared, où est retranché le groupe islamiste Fatah al-Islam.

Indonésie. La police indonésienne a annoncé vendredi avoir arrêté le chef suprême de la Jemaah Islamiyah, premier réseau islamiste d'Asie du Sud-Est et responsable d'attentats meurtriers.

Gaza. Le puissant mouvement islamiste Hamas règne en maître après avoir mis en déroute les forces fidèles à son rival, le parti Fatah, durant une semaine de combats sanglants qui ont fait au moins 116 morts.

Irak. Un mausolée sunnite des environs de Bassorah (sud) a été détruit dans un attentat vendredi matin, apparemment en représailles à l'attaque contre l'un des lieux saints les plus vénérés par les chiites à Samarra, a-t-on appris de source militaire irakienne.

Irak. Cinq soldats américains ont été tués.
Londres. Sept membres d'une cellule terroriste d’al-Qaida condamnés à Londres

Thaïlande: sept soldats tués dans une attaque imputée aux islamistes du Sud.

Soudan. 200.000 personnes sont mortes depuis février 2003 de la guerre civile et de ses conséquences au Darfour, selon l'ONU, et plus de 2,1 millions d'autres ont été déplacées.

Iran. El Baradei exhorte l'Iran à cesser d'accroître sa capacité nucléaire.

...

Les journalistes devraient aussi mettre en valeur et promouvoir les qualités humaines fondamentales. Généralement, ils ne s’intéressent qu’à l’actualité brûlante, surtout si elle est horrible. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est le Dalaï Lama. Les islamistes utilisent cette médiatisation de l’horreur pour faire parler d’eux aux quatre coins du monde. Et si on braquait aussi les caméras sur des gens bien, juste pour rétablir un peu l’équilibre ? Sur des gens qui suivent la règle des trois R du Dalaï Lama par exemple, à savoir Respect de soi-même, Respect des autres, Responsabilité de nos actes. Ces gens-là existent. Allez, pour faire l’équilibre, je parlerai aujourd’hui de Winona LaDuke. Vous ne la connaissez pas ? Normal, elle est beaucoup moins médiatisée qu’Oussama. Et pourtant, à côté de Ben Laden et de sa clique, il n’y a pas photo. Femme politique et écrivaine, Winona est née en 1959 à Los Angeles. Elle veut changer les choses elle aussi. « Nous ne voulons pas une plus grosse part du gâteau, nous voulons un gâteau différent » est son credo. Pour cela, pas de tirs de Kalachnikov ni d’explosions kamikazes, pas de haine, pas de texte fondateur pondu par un prophète. Juste du cœur et de l’esprit. A 18 ans, elle prononce un discours en faveur de la cause indienne devant l’ONU. A 23 ans, elle décroche un diplôme à Harvard et décide de vivre dans la réserve de White Earth, dans le Minnesota, d’où est originaire une partie de sa famille. Elle fonde dans la foulée une association pour permettre aux Indiens anishinaabe de récupérer leurs terres. Mais ce n’est pas tout. Elle créé une fondation, Honor the Earth pour la sauvegarde écologique des réserves amérindiennes. A 37 ans, elle se présente comme vice-présidente des USA aux côtés du candidat écologiste Ralph Nader et récidive quatre ans après. En 1997, elle publie son premier roman « The last standing woman» consacré à son peuple. A l’ère ou l’on est gavé de docs sur des Hitler, où l’on starifie des Vergès, où l’on acclame des Michael Moore, il serait bon de célébrer un peu plus souvent ceux qui possèdent encore ces fameuses « qualités humaines fondamentales ».

Monday, June 11, 2007

L'ETE DU LIVRE

C’est à Metz, sur les jardins de l’esplanade, non loin de l’imposante cathédrale Saint Etienne datant du XIII-XVIème et dotée d’une nef gothique s’élevant à 42 mètres, comme l’aurait sûrement souligné Lucien Jeunesse, que s’est déroulé du 8 au 10 juin, l’Eté du Livre. Evènement jumelé avec l’arrivée du TGV. C’est ça la France qui gagne.
C’est donc là qu’il fallait être. J’ai donc passé ces trois jours en compagnie deux auteurs du Diable Vauvert, venus de loin eux aussi : Eddie Pons et ses Scènes d’Arène. Marin Ledun et son Modus Operandi. Le premier, Picasso nîmois du dessin picaresque a entrechoqué les cultures le temps d’un week-end. Quant à Marin Ledun, nouveau surdoué (allez, ne fait pas ton modeste Marin !) de la littérature noire, je vous conseille de lire vivement son premier ouvrage. Et si vous n’avez pas confiance, allez voir ce qu’en pense les pros de Polars Pourpres. Nicolas Trenti était d’ailleurs sur place, pour nourrir son site d’actualité et donc d’une interview de Marin.
J’ai également eu le plaisir de revoir des collègues de travail publiés ailleurs: Henry Loevenbruck qui cartonne avec son Syndrome Copernic et Maud Tabachnik qui castagne avec Le chien qui riait. J’ai retrouvé aussi une partie de la French Connection avec qui, en février, j’avais défrayé la chronique du Figaro : Régis Descott, Guillaume Musso et Romain Sardou, dédicaçant tous les trois à tour de bras. Et puis il y avait la bande truculente des dissipés de Marseille dont Gilles Del Pappas et Vincent Scotto ainsi que l’inénarrable rocker Pierre Hanot.
En ce qui me concerne, le moment le plus fort aura été ma rencontre avec Catherine Barry, journaliste qui présente et produit Voix Bouddhiste sur France 2 depuis des années. Elle est venue présenter deux ouvrages : Sages paroles du Dalaï Lama et 108 perles de sagesse pour parvenir à la sérénité. Un conseil, regardez bien la prochaine émission du 17 juin, sur France 2 à 8h30, car ce sera malheureusement la dernière ! En attendant, sous la fournaise du chapiteau de Metz et malgré un angine carabinée, Catherine a dédicacé ses ouvrages avec cette belle sérénité et ce sourire apaisant qui la caractérisent. Son visage va me manquer.
Nous étions accueillis sur le stand de la librairie Géronimo. Les Messins ont de la chance, ils ont une librairie qui ne vend pas les livres comme des chaussures, et pourtant vous y trouverez des pointures. Car Jacques, son directeur, lit aussi. Et cela se ressent dans sa vitrine où l’on a du Gang de la clé à mollette, du Cormack McCarthy, du Jim Harrison, bref du polar des grand espaces.
En revanche, les grands espaces à Metz, c’était pas trop ça. Formés en carrés, cantonnés sous un chapiteau étouffant, fondant sous la fournaise, les auteurs n’avaient que des stylos, des éventails et des verres d’eau pour survivre. Autour d’eux gravitait dans un mouvement continu et perpétuel un public indolent, dont certains éléments étaient parfois attirés par une sorte gravité littéraire qui les faisaient dévier de leur trajectoire et jeter un œil sur une quatrième de couverture.
Mon retour de l’été du livre se passa comme dans un film catastrophe, c’est à dire dans un Fokker secoué par les orages et les perturbations atmosphériques que n’auraient pas renié de commenter les sœurs Laborde, aussi à leur place dans ce salon du livre qu’une paire de mannequins dans un festival de Cannes.
Merci aux organisateurs de l’Eté du Livre qui nous ont accueilli comme des stars, merci à Hervé, organisateur de Interpol’Art qui s’est déplacé de Reims pour me voir, merci à Jacques Vallet avec qui j’ai partagé équitablement ma table de dédicaces et merci à la serveuse de l’Aloyau qui nous a calculé un addition au cordeau.
Prochaine étape, Frontignan, le 30 juin pour le Festival International du Roman Noir.

Friday, June 01, 2007

DU G8 au G300

A l'occasion de la tenue du G8, voici un petit récapitulatif historique qui peut aussi servir de mode d'emploi à LA DERNIERE ARME.


L'histoire commence en 1971, à Davos, avec la création d’un club de chefs d’entreprises européens qui allaient construire une nouvelle civilisation à partir du vide géopolitique laissé par 25 années de réformes sociales stériles. L’ordre du jour était de faire du business. Leur dogme reposait sur les échanges, la concurrence, les intérêts particuliers qui ne pouvaient aller que dans le sens de l’intérêt général. Dans les années qui vont suivre, vont se créer le G6 puis le G8 réunissant les dirigeants des économies nationales les plus fortes. L’objectif est d’instaurer de nouvelles règles du jeu, principalement commerciales. Une série de récessions, toujours minimisées et jamais solutionnées par les gouvernements, va peu à peu faire perdre à ces derniers leur légitimité et donc leur pouvoir. La nouvelle religion s’appellera mondialisation. Celle-ci apporterait une réponse à tous les maux. Dans un monde trop longtemps dominé par le dogme chrétien, par les utopies politiques, les totalitarismes de tous bords, la mondialisation fournirait des solutions simples et concrètes. Inéluctable, elle allait transformer les dictatures en démocraties, les pays du tiers-monde en puissances économiques, les miséreux en travailleurs. Elle allait balayer la pauvreté, pulvériser les frontières, rendre le nationalisme suicidaire, le racisme obsolète et la guerre inutile. Grâce à d’incessantes fusions, les entreprises se sont mises à grossir, les échanges ont été multipliés par vingt, le gigantisme des multinationales à l’abri de la faillite apportèrent la stabilité. Pendant trente ans, des traités commerciaux internationaux furent mis en place. Les sociétés trans-nationales cumulèrent davantage d’actifs financiers que la plupart des Etats nations. Elles dégagèrent des chiffres d’affaires supérieurs aux PNB des pays. Elles devinrent les nouvelles nations, virtuelles, affranchies des contraintes que sont la géographie, la nationalité, les élections. Les consommateurs y trouvèrent leur compte. Les dérégulations entraînèrent des prix de plus en plus bas. Tout le monde avait droit aux voyages, à une maison, une voiture, un travail, une télévision, des loisirs, un ordinateur, un mobile… En 1995, c’est l’apogée de la mondialisation avec la mutation du GATT en OMC, une entité puissante chargée d’étudier les grandes questions relatives aux échanges commerciaux. La civilisation économique avait atteint son point de non retour.
S’est ainsi opérée une modification des rapports de force entre les sphères de pouvoir. Le pouvoir économico-financier prit l’ascendant sur le pouvoir politique réduit à quelques clubs de réflexion et réseaux d’influence, sur le pouvoir répressif composé d’armées inutiles, de services secrets incompétents et de mafias intéressées, et enfin sur le pouvoir religieux qui n’a rien de concret à offrir. Ces pouvoirs, complémentaires et animés par le même désir de mainmise sur le monde, sont soudés par des individus appartenant à plusieurs sphères. Ces individus ont la caractéristique d’être peu médiatiques, peu nombreux, très riches et très puissants. On peut les appeler les maîtres du monde. Ils sont à peine quelques centaines, leur fortune équivaut au revenu de la moitié de la planète la moins riche et il suffirait de 5 % de leur richesse pour régler les problèmes de santé, d’éducation et d’alimentation de la population du globe. Le problème, c’est que cela ne fait pas partie de leurs objectifs. Grisés par l’argent et le pouvoir, les maîtres du monde préférèrent engranger des profits colossaux immédiats, à n’importe quel prix écologique, social, humain, pour accroître encore plus leur pouvoir, l’étendre à tout ce qui n’était pas encore sous leur emprise et devenir encore plus riche…

C’est là que commence LA DERNIERE ARME et la création du G300.