Monday, October 23, 2006

TOMI-III







Faites gaffe! MI-III est un film d'action, un vrai. Nitro, testo, hélico, Lalo (Shiffrin bien sûr!). Si vous aimez Rivette et Ozon, zappez vite, ça va vous sauter à la figure.
MI-III, c'est du Tom Cruise, au sommet de son art, de sa forme, de son mythe (avec tout ce que ça trimballe de critiques et de railleries qui disparaîtront automatiquement après sa mort). Cruise est cerné de Steadycam, de Loumas, de Spider-cam qui peinent à le suivre sur les toits, les ponts, les murs, les gratte-ciel. Il court, saute, bondit, glisse, escalade, vole, à faire passer Batman et Spiderman pour des tétraplégiques et James Bond pour un collègue de Navarro. A ne pas manquer le sprint de 400 mètres au milieu d'une population de Chinois sereins, ni l'explosion qui le souffle littéralement contre une voiture!
Autour de la Star, gravite une équipe qui donne le tournis. J.J. Abrams , le réalisateur, aligne les scènes d'anthologie: une libération dantesque à Berlin, un kidnapping au cordeau en plein Vatican, une évasion dévastatrice en Californie, un vol au sens propre comme au sens figuré à Shangaï. Philip Seymour Hoffman est le Méchant que, contrairement à Eric Von Stroheim, l'on n'aimerait pas haïr tellement on aurait peur des représailles. Laurence Fishburne, le boss of course car après Matrix on ne va pas lui demander de vider les poubelles, est un noeud dramatique à lui tout seul. Et puis il y a Maggie Q, déjà sublime dans "Naked Weapon", qui descend d'une Lamborghini Gallado orange métallisé, dans une robe plus trouée qu'un gruyère, qui éclipse l'héroïne, qui en trois mots est à tomber. Comme J.J. Abrams nous a déjà mis par terre, vous ne risquerez pas de vous faire très mal. Bref, prenez deux heures dans votre vie, oubliez les embouteillages, la grisaille qui s'installe, le quotidien, les 35 heures, le boulot de merde, la télé de nazes, Ségolène et Sarko, la commémoration des émeutes en banlieue, pour visonner MI-III. Attention, lorsque vous aurez pris connaissance de ce message, votre ordinateur s'autodétruira.

Tuesday, October 03, 2006

Grand Prix de Littérature Policière 2006

Le Grand Prix de Littérature Policière 2006 vient d'être attribué sans magouille ni trompette à "La colère des enfants déchus" de Catherine Fradier pour la France et
au "Bibliothécaire" de Larry Beinhart pour la catégorie étranger.
Pourquoi eux? Documentés, passionnants, ryhmés, dialogués, trempés dans l'adrénaline. La première a écrit avec ses tripes et à coups de SABR (fusil d'assaut canardant du 5,56 mm et des grenades de 20mm). Le second s'est servi de de son expérience et de stun-gloves (gants qui balancent des décharges électriques). Les révélations des deux bouquins ne sont pas révolutionnaires (la pédo-criminalité et les dysfonctionnements de la démocratie américaine nous sont désormais familiers), mais c'est raconté avec une telle précision qu'on les lit bouche bée. Fradier et Beinhart disent la vérité, celle des romanciers qui savent de quoi ils parlent. Leur entreprise est loin d'être vaine car ils nous rendent lucides face à la pédo-criminalité et au pouvoir politico-économico-médiatique. Les héros n'y sont pas des flics, mais des journalistes, des bibliothécaires, des ados fondus de Star Wars, des femmes fatales ou des femmes natures, un directeur de campagne zen et même George Bush (personnage quasi récurrent dans les thrillers aujourd'hui). Cerise sur la gâteau, vous apprendrez dans "Le Bibliothécaire" ce que sont les faits fumeux et la viction.