Thursday, September 24, 2009

GRAND PRIX DE LITTERATURE POLICIERE 2009

Le Grand Prix de Littérature Policière 2009 a été attribué hier à la BILIPO.

Les neuf jurés ont tranché.

Onze romans français avaient été sélectionnés en juin.

C'est "Les coeurs déchirés" de Hervé Le Corre qui l'a emporté dans la catégorie "Romans français" au troisième tour.


Les autres titres français ayant reçu des voix étant: "Miserere" de Jean-Christophe Grangé, "Le Testament syriaque" de Barouk Salamé et "Fakirs" de Antonin Varenne.


Dix-sept romans étrangers avaient été sélectionnés en juin.
C'est "La main droite du diable" de Ken Bruen qui l'a emporté dans la catégorie "Romans étrangers" au troisième tour.



Les autres titres étrangers ayant reçu des voix étant "Enfant 44" de Tom Rob Smith et "Traquer les ombres" de John Harvey.

Pour vous faire une idée de la qualité littéraire du Ken Bruen (et je ne vous parle pas des dialogues!), voici des extraits:

Il s'adossa à son fauteuil dont le cuir fit entendre des craquements. Je me dis du moins que ce devait être le cuir... car si c'était son dos, il était dans un sale état. Il joignit ses doigts, accompagnant son geste d'un mmmmph. Ce que je voudrais savoir, c'est si on leur enseigne ça, à la faculté de droit? C'est un truc qu'on voit souvent faire par les
Directeurs de banques
Psychiatres
Surintendants des forces de l'ordre


Encore un extrait?

Ne pas avoir d'enfants est un fardeau dont on ignore qu'on le porte. On le chasse d'un haussement d'épaules en disant: "Je ferais un très mauvais père."

Allez, un dernier pour le plaisir:

- Je m'appelle Tommy Smith. Je suis le président de l'assemblée des copropriétaires.
C'étaient des petits connards dans son genre qui assombrissaient ma vie depuis toujours. Immanquablement, il y avait un conseil ou un comité derrière lequel ils pouvaient se retrancher. Mon haleine embuait ses lunettes.


Précis, incisif, épuré, brillant, "La main droite du diable" est ce que j'ai lu de meilleur en un an.

Sunday, September 13, 2009

LOVE AROUND THE WORLD




Avant sa sortie prochaine en Allemagne, LE DERNIER TESTAMENT est édité ce mois-ci au Chili et en Chine. Je vous fait profiter de la première et quatrième de couverture de l'édition chinoise (chez Chongqing Publishing House à Shanghai). Il ne reste plus qu'à attendre que John Woo le mette en scène...


Thursday, September 10, 2009

BAZ'ART DES MOTS

Samedi, le BAZ'ART DES MOTS fête son 2ème anniversaire, et pas qu'à moitié, jugez-en au programme. Alain Lèze a eu la gentillesse de m'inviter au milieu de ce beau monde (Catherine Fradier et Pierre Bordage seront de la partie). A mon tour d'inviter tous les lecteurs qui se trouveraient ce week-end dans la Drôme. Mais vous l'êtes aussi si vous habitez Lyon, Paris ou Anchorage...

LE BAZ'ART DES MOTS
Librairie-espace d'art -bar à thé
19 grande rue
26390 Hauterives
Téléphone: 0475689540
lebazartdesmots.over-blog.com

Tuesday, September 01, 2009

LA RENTREE



Nous abordons la période de l’année que l’on appelle « rentrée ». La France se retrouve autour des machines à café après avoir passé deux mois la tête dans le sable. Le Français engourdi se remet peu à peu dans le bain du turbin. Le pantacourt et le débardeur sont dans le panier de linge sale, la voiture est lavée, les gosses équipés pour leur premier jour d’école. C’est le moment des grandes décisions, quel sport vais-je pratiquer cette année ou qu’est-ce qu’on va faire aux vacances de Noël ? C’est la rentrée des politicards qui vont se remettre à politiser. La rentrée sociale avec ses cortèges de manifs. Les congés payés vont finir d’user leurs espadrilles surs les pavés de Paris et les étudiants révolutionnaires vont ressortir leurs slogans, profiter encore un peu de leur statut d’irresponsables avant qu’ils n’entrent dans une catégorie socioprofessionnelle imposée par la nécessité de payer le loyer, le supermarché et l’essence. C’est aussi la révélation des nouveaux programmes télévisés, généralement réchauffés, avec une cohorte d’animateurs débiles et de journalistes qui s’intéressent à nouveau au monde. C’est la rentrée littéraire avec ses 650 bouquins, la plupart illisibles, la plupart marketés, la plupart écrits par des « médiauteurs » aux à-valoir calculés sur leur audimat, qui n’ont d’ailleurs plus rien à raconter et sont contraints de puiser l’inspiration dans leurs souvenirs personnels pour continuer à occuper les étals des librairies, un peu comme les nazis occupaient la France en quarante. Même diktat du bon goût, même propagande, même collaboration généralisée. La rentrée littéraire s’accompagnera prochainement de remises de prix bidons magouillés en coulisses et qui arrivent encore à berner la moitié du pays.
Je n’ai pas réussi à me passionner pour un livre cet été, à part un vieux Stephen King et « l’Art de la Guerre » de Sun Zi qui est loin d’être une nouveauté. Suis-je blasé au point de ne voir dans le roman que la récupération de stéréotypes mille fois déclinés et enseignés dans les ateliers d’écritures à des ex-taulards ou à des traders reconvertis en auteurs de thrillers? Depuis « La griffe du chien » de Don Winslow, je n’ai rien lu à la hauteur. Seul « Miserere » de Grangé m’a tenu en haleine. Est-ce pour cela que j’écris ? Parce que je ne trouve pas chez les autres ce que j’aimerai lire ? Il y a un peu de ça. Quand j’ai vu la « Crucifixion » du Tintoret, j’ai su que je ne serai jamais peintre. Quand j’ai vu la « Piéta » de Michel Ange, j’ai su que je ne serai jamais sculpteur. Et quand j’écoute Mozart, Ennio Morricone ou Metallica je suis découragé de jouer de la musique. Récemment, j’ai vu le dernier film de Quentin Tarantino qui a plus que jamais retrouvé sa verve, ses dialogues ciselés dans la perfection, sa mise en scène lumineuse, et je suis soulagé de ne pas être cinéaste. Tarantino a dit un jour que son meilleur conseiller restait le spectateur qui est en lui. C’est pour ça qu’il fait de bons films. C’est pour ça que « Inglourious Basterds » n’est pas un pensum historique ni une énième boursouflure hyper documentée sur la deuxième guerre mondiale. Au diable la vérité historique et l’approbation des censeurs. On n’est pas à l’école, mais au cinéma. « Inglourious Basterds » est un fantasme artistique et historique à l’état pur, où le cinéma tue Hitler, au sens propre comme au sens figuré, où le cinéaste transforme les choses existantes pour créer quelque chose d’unique.
QT a déclaré aussi que le public va au cinéma pour y être torturé. Vivre une expérience forte qu'il ne maîtrise pas. Telle est la voie. Le Dao. Dans « Inglourious Basterds », il aligne ainsi des scènes de tension désamorcées par un humour ravageur. La première séquence du film, anthologique, en est la meilleure illustration. Les spectateurs sont angoissés, en rage, prêts à exploser, et d’un seul coup, un détail ou une réplique nous fait éclater de rire. Juste après, on replonge dans l’horreur. On passe de la haine au rire, du rire à l’effroi, en un clin d’œil. C’est ça le cinéma. C’est ce que je recherche en littérature.
C’est enfin la rentrée des salons littéraires. Je peux déjà vous informer que dans quinze jours, je serai au Baz’art des Mots à Hauterives, en compagnie de Catherine Fradier et de Pierre Bordage. En octobre, il y aura Sang d’encre à Vienne et en décembre une tournée en Allemagne à l’occasion de la publication du « Dernier Testament » dans la langue de Goethe. Détails sur mon site.
Samedi dernier j’étais à l’Espace Culturel de Vence où la séance de dédicaces s’est transformée en réunion d’amis, toutes générations confondues. Merci à Véronique, Didier, Valoo, Thierry, Mégane (qui bientôt sera autorisée à me lire), Claire, Cédric, Pierrette, Guy, Marie-Agnès et tous les autres, pour être passés échanger quelques mots. Car comme aurait pu le dire Quentin Tarantino, mon meilleur conseiller reste le lecteur qui est en moi… et devant moi.