Je reproduis intégralement ci-dessous le coup de
gueule de Guillaume Hervieux, historien des religions, collaborateur et
préfacier de LA PORTE DU MESSIE. L'alternance
des images et des reportages sur la peine des proches d'Hervé Gourdel,
entrecoupées par celles des lamentations des représentants de l'islam lui a
inspiré un mélange de colère et de dégoût. En opposition au livre démago et
dangereux de Plenel « Pour les musulmans » qui est largement
médiatisé, voici donc le point de vue ou plutôt le poing de vue de Guillaume
Hervieux que l’on pourrait intituler « Pour une réforme de l’islam » et
qui ne sera malheureusement lu que par quelques personnes :
La Barbarie de « l’Etat islamique en Irak-Syrie » devrait obliger les
représentants de l’islam à l’autocritique. Or, il n’en est rien. C’est même le
contraire !
Poussés par l’obligation de réagir tant « l’image de l’islam » en prend un
coup, tant « l’opinion public islamophobe les accule », des représentants de «
la( ?) communauté musulmane française » se décident à dénoncer cette barbarie
afin de s’en dissocier et de rappeler que les vraies valeurs de l’islam sont, «
dans ses fondements, la paix, la tolérance et le respect de la vie. » On
aimerait les croire ?
Oui, j’aimerai les croire parce que je
souhaite la paix, pas la guerre.
Mais, depuis la mort d’Hervé Gourdel, et 24 heures de discours lénifiant sur
l’islam de paix, c’est le contraire, j’ai un sérieux doute.
J’ai l’impression d’avoir subit, comme tous les français, 24 heures de
propagande, 24 heures d’insulte à mon intelligence, 24 heures de lavage de
cerveau. Je me lève révolté !
Comme disait l’autre jour sur France 2
Nicolas Sarkozy, « si vous me prêtez deux neurones d’intelligence…. » Alors,
puisque apparemment on prend les français pour des cons, j’emprunte deux
neurones à ceux qui en ont encore, les mets dans mon cerveau et commence à
réfléchir. Si j’ai bien compris ce que l’on m’a pilonné hier, c’est que le
djihadisme n’a rien à voir avec l’islam. Si j’ai bien compris, l’islam est
l’amie de la France et il est interdit de penser le contraire. Pas un seul
intervenant sur les médias radio-télévisés pour exprimer ne serait-ce qu’un
doute sur le fond de cette affirmation. Présentateurs, hommes politiques,
experts triés sur le volet se sont succédés derrière les micros et les écrans.
Mais personne pour apporter la contradiction. Discours au procédé stalinien.
Discours à vomir.
Et ce matin, je recrache ce venin dont on
a essayé de m’empoisonner !
Pas un seul savant invité sur un plateau télé ou une radio ! Que des croyants
convaincus qui n’ont aucune objectivité et qui viennent défendre leur religion,
que des experts timides et des présentateurs lisses, que des politiques vendus
à leurs petits calculs personnels ou/et incultes. Tous ces politiques et
journalistes là, ont-ils lu le Coran, y connaissent-ils quelque chose à l’islam
pour parler ainsi ou sont-ils aveuglés par la tolérance, le relativisme, la perte
des valeurs ?
Vous allez me dire que les musulmans ne
pouvaient pas rester silencieux, qu’ils ne pouvaient pas se taire ! C’est
évident, et je pense la même chose !
Mais, entre condamner ces crimes barbares au nom d’une humanité commune, et
défendre un dogme religieux, il y a une différence profonde. Et, là ou je dit
avoir été victime d’une arnaque, c’est que les deux hier étaient mélangés.
Malek Chebel, je l’ai rencontré plusieurs
fois. Nous avons même bu un verre de Chablis ensemble lors d’un salon du Livre.
Il n’a rien à voir avec ces bourreaux. Je me sent plus proche de lui que d’un
communiste bouffant du curé ou d’un évangéliste américain. Et la plupart des
musulmans de France, même s’ils ne boivent pas tous du Chablis, n’ont rien à
voir non plus avec ces djihadistes.
Mais le problème, ce ne sont pas les gens, mais le dogme et ce qu’il peut
produire de pire !
Que la plupart des musulmans de France n’aient rien à voir avec les djihadistes
de l’Etat islamique c’est un fait, mais que les djihadistes n’aient rien à voir
avec l’islam, on a le droit et le devoir d’en douter. Et il faut distinguer les
deux (gens/idéologie) absolument si l’on veut combattre l’idéologie de haine
dans sa racine comme l’appelait l’expert du monde arabe et de l’islam Antoine
Basbous.
Si on avait invité des savants, des gens
intellectuellement honnêtes qui enseignent l’islam dans les universités, des
historiens, des professeurs de droit islamique, des codicologues, des
islamologues, on aurait pu entendre la voix de la vérité.
Pourquoi dire la vérité, parce que dire la vérité, c’est offrir une
possibilité, une occasion aux dirigeants des communautés musulmanes d’assumer
vraiment leurs responsabilités, c’est à dire de se remettre en question et
publiquement, d’éclairer le problème auquel ils sont confrontés.
Et quel est ce problème ?
Après 24 heures de mensonges médiatiques organisés, posons enfin les questions
qui fâchent tous ces gens :
« Le djihadisme n’a t-il vraiment rien à voir avec l’islam, n’a t-il aucun
rapport historique, idéologique et dogmatique avec l’islam ?».
« Si les djihadistes de l’Etat islamiques ne sont pas musulmans, d’ou leur
vient leur idéologie alors ? »
Oui, il faut le dire, la vérité c’est
qu’il y a deux islams. Celui des djihadistes et celui des musulmans. Et la
majorité des musulmans de France vivent un islam « modéré », qui veut vivre
dans son temps, en France en respectant les valeurs de ce pays. Mais il existe
aussi un autre islam, qui lui veut encore vivre au temps du prophète Mahomet,
l’imiter dans ce qu’il a fait de pire, et façonner le monde d’aujourd’hui selon
les critères d’il y a 1400 ans. Et c’est cette grosse épine dans le pied qui
emmerde la plupart des musulmans de France et dont ils ne savent pas comment se
sortir.
Le problème, c’est qu’ils s’en sortent par un mensonge, un énorme mensonge. Ce
mensonge est le suivant ; L’islam, dans ses fondements, n’est qu’une religion
de paix, de tolérance et du respect de la vie. Or c’est faux.
Comme les français n’ont plus de culture
religieuse, on peut leur raconter n’importe quoi pour les berner. Mais
heureusement, ils ont encore du bon sens. Alors, je voudrais éclairer leur bon
sens.
L’islam a pour fondement le Coran. Le
Coran contient deux tiers de versets dit mecquois (révélés entre 610 et 622) et
un tiers de versets dit médinois (révélés entre 622 et 632). Dans la période
mecquoise, Mahomet tenait un discours moraliste bienveillant qui s’adressait à
l’ensemble du genre humain. Dans la période médinoise, le ton change. Mahomet
tient un discours politisé, légaliste, discriminatoire vis à vis des femmes et
guerrier vis à vis des non-musulmans. Dans le Coran, il y a deux Coran, celui
de la paix et celui de la guerre, celui qui stipule « nulle contrainte en
religion » et celui qui stipule à l’inverse « tuez les associateurs où que vous
les trouviez. Prenez les, assiégez-les et restez assis aux aguets contre eux ».
Les musulmans de France qu’on a entendu s’exprimer hier revendiquent le premier
discours, les djihadistes- qui mettent dans la case « associateur » tous les
occidentaux- appliquent à la lettre le second discours.
Qui a raison ? Les deux parce que les deux
s’inspirent du Coran. Les deux sont donc musulmans. Je comprends le désarroi
des musulmans de France. Mais je leur dit ; « ne mentez pas aux français, dites
leur la vérité, dites leur combien vous êtes face à un problème crucial ». Et
quel est ce problème ?
Le problème est que le Coran est
monolithique, on le prend tout entier ou on le rejette parce que le dogme
islamique répète depuis mille ans que le Coran est la parole de Dieu dans sa
perfection et son intégrité, il est la projection matérielle du Coran écrit au
ciel par Allah et gardé par ses anges. Alors, rejeter les versets médinois
c’est rejeter la parole de Dieu. Certains tenants d’un islam libéral, comme
Malek Chebel qui prône un « islam des lumières », appellent à une lecture
contextuel du Coran qui permettrait de renoncer aux versets guerriers, aux
versets d’intolérance vis à vis des non-musulmans, discriminatoires vis à vis
des femmes…. On ne peut qu’être en phase avec lui.
Mais aucun musulman n’a eut le courage
(normal, ils sont menacés de mort !), Malek Chebel y compris, de remettre en
cause ce qui empêche une lecture contextuelle du coran, c’est à dire le statut
divin du Coran, intouchable éternel, valable pour tous les temps et tous les
lieux. Les djihadistes ne font qu’appliquer ces principes et prennent à la
lettre les versets du Coran les plus barbares, vont puiser dans la tradition
orale (hadith) les passages qui parlent du djihad armé, et prennent pour modèle
les exemples historiques des conquérants musulmans les plus barbares.
Alors que Faire ?
En son temps, le réformateur égyptien
Mahmoud Mohamed Tahaa proposa de réformer la doctrine musulmane, afin que les
versets mecquois abrogent les versets médinois. Pour l’instant, c’est le
contraire, cela veut dire que, selon la tradition, les versets guerrier sont
premiers par rapport aux autres. C’est donc un devoir de faire la guerre aux
infidèles ! Et Oui…
Ce monsieur, a été pendu en 1985 sur décision des tribunaux religieux de ce
pays, avec les applaudissements de l’Azhar et des différentes organisations
musulmanes.
D’autres depuis, on eut du courage. Tilman Nagel, Professeur émérite de
civilisation arabe à Göttigen pendant 40 ans, a écrit une biographie critique
de Mahomet, montrant qu’il y a bien deux Mahomet, l’homme de paix et aussi
l’homme de Guerre. Sami Awad Aldeeb Abu-Sahlieh, Responsable du droit arabe et
musulman à l’Institut suisse de droit comparé de 1980 à 2009, à publié pour la
première fois au monde, la première édition historique-critique du Coran en
arabe. Travail éminemment novateur et salutaire qui descend de son piédestal le
Coran de son statut mythique. Mais tous ces ouvrages sont interdits dans les
pays musulmans.
Et c’est là que notre livre « La
Porte du Messie » qui revient sur cette question de la nature de l’islam,
dès son origine, a toute sa pertinence.
Alors que Faire ? Et bien, si l’on veut
que l’islam de paix triomphe, il faut s’en donner les moyens. Enseigner l’islam
de paix cela veut dire rentrer dans l’ère de l’exégèse historico critique,
travail qu’on fait d’abord les Juifs avec Spinoza au 17eme siècle, puis les
Chrétiens avec l’école allemande au 19eme siècle. Il serait temps que les
musulmans s’y mettent, parce qu’en attendant que cela arrive, des centaines de
milliers de gens sur la planète payent le prix fort du fanatisme islamique !
Là, c’est aux musulmans d’avoir du courage, d’oser remettre en cause et
critiquer une partie de leur fondement, c’est à dire le Coran!
Puis, il faudrait aussi interdire
définitivement l’enseignement de cet autre islam guerrier, interdire les livres
de propagande, les prêches haineux, et éditer une version critique du Coran et
la diffuser. Musulmans du monde, voilà à quoi vous pouvez dépenser l’argent du
pétrole que vous gagnez, utiliser l’argent de l’aumône que vous donnez.
Mais, c’est aussi exiger la réciprocité de tolérance religieuse dans les pays
musulmans. Oui, une vraie liberté religieuse dans les pays musulmans, pouvoir
pratiquer le judaïsme, le christianisme, le bouddhisme par exemple en Arabie
saoudite, le pays ou est née cette soi-disant religion de paix universelle !
C’est une question de respect de nous-même, de notre dignité. Là, c’est aux
hommes et femmes politiques de notre pays d’avoir du courage. Là, c’est aussi
aux musulmans du monde de descendre dans la rue pour exiger de leurs régimes la
liberté religieuse pour les autres !
Voilà, ce que j’aurai aimé entendre des
dirigeants musulmans, un peu d’humilité, un peu d’honnêteté et d’esprit
critique à propos de leur religion. Un peu de courage en définitive ! Il leur
suffisait de dire « les djihadistes s’inspirent d’une lecture ancestrale de
l’islam dont nous ne voulons plus et nous allons tout faire pour réformer
l’islam, afin de combattre l’islam guerrier et intolérant afin d’enseigner un
islam prônant la paix universelle.»
Alors là, j’aurai pu les croire.
Du Courage diantre messieurs les
représentants de l'islam, mesdames et messieurs les politiques !
Guillaume Hervieux
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