Monday, September 29, 2014

Coup de gueule de Guillaume Hervieux

Je reproduis intégralement ci-dessous le coup de gueule de Guillaume Hervieux, historien des religions, collaborateur et préfacier de LA PORTE DU MESSIE.  L'alternance des images et des reportages sur la peine des proches d'Hervé Gourdel, entrecoupées par celles des lamentations des représentants de l'islam lui a inspiré un mélange de colère et de dégoût. En opposition au livre démago et dangereux de Plenel « Pour les musulmans » qui est largement médiatisé, voici donc le point de vue ou plutôt le poing de vue de Guillaume Hervieux que l’on pourrait intituler « Pour une réforme de l’islam » et qui ne sera malheureusement lu que par quelques personnes :

La Barbarie de « l’Etat islamique en Irak-Syrie » devrait obliger les représentants de l’islam à l’autocritique. Or, il n’en est rien. C’est même le contraire !
Poussés par l’obligation de réagir tant « l’image de l’islam » en prend un coup, tant « l’opinion public islamophobe les accule », des représentants de « la( ?) communauté musulmane française » se décident à dénoncer cette barbarie afin de s’en dissocier et de rappeler que les vraies valeurs de l’islam sont, « dans ses fondements, la paix, la tolérance et le respect de la vie. » On aimerait les croire ?
Oui, j’aimerai les croire parce que je souhaite la paix, pas la guerre.
Mais, depuis la mort d’Hervé Gourdel, et 24 heures de discours lénifiant sur l’islam de paix, c’est le contraire, j’ai un sérieux doute.
J’ai l’impression d’avoir subit, comme tous les français, 24 heures de propagande, 24 heures d’insulte à mon intelligence, 24 heures de lavage de cerveau. Je me lève révolté !
Comme disait l’autre jour sur France 2 Nicolas Sarkozy, « si vous me prêtez deux neurones d’intelligence…. » Alors, puisque apparemment on prend les français pour des cons, j’emprunte deux neurones à ceux qui en ont encore, les mets dans mon cerveau et commence à réfléchir. Si j’ai bien compris ce que l’on m’a pilonné hier, c’est que le djihadisme n’a rien à voir avec l’islam. Si j’ai bien compris, l’islam est l’amie de la France et il est interdit de penser le contraire. Pas un seul intervenant sur les médias radio-télévisés pour exprimer ne serait-ce qu’un doute sur le fond de cette affirmation. Présentateurs, hommes politiques, experts triés sur le volet se sont succédés derrière les micros et les écrans. Mais personne pour apporter la contradiction. Discours au procédé stalinien. Discours à vomir.
Et ce matin, je recrache ce venin dont on a essayé de m’empoisonner !
Pas un seul savant invité sur un plateau télé ou une radio ! Que des croyants convaincus qui n’ont aucune objectivité et qui viennent défendre leur religion, que des experts timides et des présentateurs lisses, que des politiques vendus à leurs petits calculs personnels ou/et incultes. Tous ces politiques et journalistes là, ont-ils lu le Coran, y connaissent-ils quelque chose à l’islam pour parler ainsi ou sont-ils aveuglés par la tolérance, le relativisme, la perte des valeurs ?
Vous allez me dire que les musulmans ne pouvaient pas rester silencieux, qu’ils ne pouvaient pas se taire ! C’est évident, et je pense la même chose !
Mais, entre condamner ces crimes barbares au nom d’une humanité commune, et défendre un dogme religieux, il y a une différence profonde. Et, là ou je dit avoir été victime d’une arnaque, c’est que les deux hier étaient mélangés.
Malek Chebel, je l’ai rencontré plusieurs fois. Nous avons même bu un verre de Chablis ensemble lors d’un salon du Livre. Il n’a rien à voir avec ces bourreaux. Je me sent plus proche de lui que d’un communiste bouffant du curé ou d’un évangéliste américain. Et la plupart des musulmans de France, même s’ils ne boivent pas tous du Chablis, n’ont rien à voir non plus avec ces djihadistes. 
Mais le problème, ce ne sont pas les gens, mais le dogme et ce qu’il peut produire de pire !
Que la plupart des musulmans de France n’aient rien à voir avec les djihadistes de l’Etat islamique c’est un fait, mais que les djihadistes n’aient rien à voir avec l’islam, on a le droit et le devoir d’en douter. Et il faut distinguer les deux (gens/idéologie) absolument si l’on veut combattre l’idéologie de haine dans sa racine comme l’appelait l’expert du monde arabe et de l’islam Antoine Basbous.
Si on avait invité des savants, des gens intellectuellement honnêtes qui enseignent l’islam dans les universités, des historiens, des professeurs de droit islamique, des codicologues, des islamologues, on aurait pu entendre la voix de la vérité.
Pourquoi dire la vérité, parce que dire la vérité, c’est offrir une possibilité, une occasion aux dirigeants des communautés musulmanes d’assumer vraiment leurs responsabilités, c’est à dire de se remettre en question et publiquement, d’éclairer le problème auquel ils sont confrontés.
Et quel est ce problème ?
Après 24 heures de mensonges médiatiques organisés, posons enfin les questions qui fâchent tous ces gens :
« Le djihadisme n’a t-il vraiment rien à voir avec l’islam, n’a t-il aucun rapport historique, idéologique et dogmatique avec l’islam ?». 
« Si les djihadistes de l’Etat islamiques ne sont pas musulmans, d’ou leur vient leur idéologie alors ? »
Oui, il faut le dire, la vérité c’est qu’il y a deux islams. Celui des djihadistes et celui des musulmans. Et la majorité des musulmans de France vivent un islam « modéré », qui veut vivre dans son temps, en France en respectant les valeurs de ce pays. Mais il existe aussi un autre islam, qui lui veut encore vivre au temps du prophète Mahomet, l’imiter dans ce qu’il a fait de pire, et façonner le monde d’aujourd’hui selon les critères d’il y a 1400 ans. Et c’est cette grosse épine dans le pied qui emmerde la plupart des musulmans de France et dont ils ne savent pas comment se sortir.
Le problème, c’est qu’ils s’en sortent par un mensonge, un énorme mensonge. Ce mensonge est le suivant ; L’islam, dans ses fondements, n’est qu’une religion de paix, de tolérance et du respect de la vie. Or c’est faux.
Comme les français n’ont plus de culture religieuse, on peut leur raconter n’importe quoi pour les berner. Mais heureusement, ils ont encore du bon sens. Alors, je voudrais éclairer leur bon sens.
L’islam a pour fondement le Coran. Le Coran contient deux tiers de versets dit mecquois (révélés entre 610 et 622) et un tiers de versets dit médinois (révélés entre 622 et 632). Dans la période mecquoise, Mahomet tenait un discours moraliste bienveillant qui s’adressait à l’ensemble du genre humain. Dans la période médinoise, le ton change. Mahomet tient un discours politisé, légaliste, discriminatoire vis à vis des femmes et guerrier vis à vis des non-musulmans. Dans le Coran, il y a deux Coran, celui de la paix et celui de la guerre, celui qui stipule « nulle contrainte en religion » et celui qui stipule à l’inverse « tuez les associateurs où que vous les trouviez. Prenez les, assiégez-les et restez assis aux aguets contre eux ». 
Les musulmans de France qu’on a entendu s’exprimer hier revendiquent le premier discours, les djihadistes- qui mettent dans la case « associateur » tous les occidentaux- appliquent à la lettre le second discours.
Qui a raison ? Les deux parce que les deux s’inspirent du Coran. Les deux sont donc musulmans. Je comprends le désarroi des musulmans de France. Mais je leur dit ; « ne mentez pas aux français, dites leur la vérité, dites leur combien vous êtes face à un problème crucial ». Et quel est ce problème ?
Le problème est que le Coran est monolithique, on le prend tout entier ou on le rejette parce que le dogme islamique répète depuis mille ans que le Coran est la parole de Dieu dans sa perfection et son intégrité, il est la projection matérielle du Coran écrit au ciel par Allah et gardé par ses anges. Alors, rejeter les versets médinois c’est rejeter la parole de Dieu. Certains tenants d’un islam libéral, comme Malek Chebel qui prône un « islam des lumières », appellent à une lecture contextuel du Coran qui permettrait de renoncer aux versets guerriers, aux versets d’intolérance vis à vis des non-musulmans, discriminatoires vis à vis des femmes…. On ne peut qu’être en phase avec lui.
Mais aucun musulman n’a eut le courage (normal, ils sont menacés de mort !), Malek Chebel y compris, de remettre en cause ce qui empêche une lecture contextuelle du coran, c’est à dire le statut divin du Coran, intouchable éternel, valable pour tous les temps et tous les lieux. Les djihadistes ne font qu’appliquer ces principes et prennent à la lettre les versets du Coran les plus barbares, vont puiser dans la tradition orale (hadith) les passages qui parlent du djihad armé, et prennent pour modèle les exemples historiques des conquérants musulmans les plus barbares.
Alors que Faire ?
En son temps, le réformateur égyptien Mahmoud Mohamed Tahaa proposa de réformer la doctrine musulmane, afin que les versets mecquois abrogent les versets médinois. Pour l’instant, c’est le contraire, cela veut dire que, selon la tradition, les versets guerrier sont premiers par rapport aux autres. C’est donc un devoir de faire la guerre aux infidèles ! Et Oui…
Ce monsieur, a été pendu en 1985 sur décision des tribunaux religieux de ce pays, avec les applaudissements de l’Azhar et des différentes organisations musulmanes.
D’autres depuis, on eut du courage. Tilman Nagel, Professeur émérite de civilisation arabe à Göttigen pendant 40 ans, a écrit une biographie critique de Mahomet, montrant qu’il y a bien deux Mahomet, l’homme de paix et aussi l’homme de Guerre. Sami Awad Aldeeb Abu-Sahlieh, Responsable du droit arabe et musulman à l’Institut suisse de droit comparé de 1980 à 2009, à publié pour la première fois au monde, la première édition historique-critique du Coran en arabe. Travail éminemment novateur et salutaire qui descend de son piédestal le Coran de son statut mythique. Mais tous ces ouvrages sont interdits dans les pays musulmans.
Et c’est là que notre livre « La Porte du Messie » qui revient sur cette question de la nature de l’islam, dès son origine, a toute sa pertinence.
Alors que Faire ? Et bien, si l’on veut que l’islam de paix triomphe, il faut s’en donner les moyens. Enseigner l’islam de paix cela veut dire rentrer dans l’ère de l’exégèse historico critique, travail qu’on fait d’abord les Juifs avec Spinoza au 17eme siècle, puis les Chrétiens avec l’école allemande au 19eme siècle. Il serait temps que les musulmans s’y mettent, parce qu’en attendant que cela arrive, des centaines de milliers de gens sur la planète payent le prix fort du fanatisme islamique ! Là, c’est aux musulmans d’avoir du courage, d’oser remettre en cause et critiquer une partie de leur fondement, c’est à dire le Coran!
Puis, il faudrait aussi interdire définitivement l’enseignement de cet autre islam guerrier, interdire les livres de propagande, les prêches haineux, et éditer une version critique du Coran et la diffuser. Musulmans du monde, voilà à quoi vous pouvez dépenser l’argent du pétrole que vous gagnez, utiliser l’argent de l’aumône que vous donnez.
Mais, c’est aussi exiger la réciprocité de tolérance religieuse dans les pays musulmans. Oui, une vraie liberté religieuse dans les pays musulmans, pouvoir pratiquer le judaïsme, le christianisme, le bouddhisme par exemple en Arabie saoudite, le pays ou est née cette soi-disant religion de paix universelle ! C’est une question de respect de nous-même, de notre dignité. Là, c’est aux hommes et femmes politiques de notre pays d’avoir du courage. Là, c’est aussi aux musulmans du monde de descendre dans la rue pour exiger de leurs régimes la liberté religieuse pour les autres !
Voilà, ce que j’aurai aimé entendre des dirigeants musulmans, un peu d’humilité, un peu d’honnêteté et d’esprit critique à propos de leur religion. Un peu de courage en définitive ! Il leur suffisait de dire « les djihadistes s’inspirent d’une lecture ancestrale de l’islam dont nous ne voulons plus et nous allons tout faire pour réformer l’islam, afin de combattre l’islam guerrier et intolérant afin d’enseigner un islam prônant la paix universelle.»
Alors là, j’aurai pu les croire.
Du Courage diantre messieurs les représentants de l'islam, mesdames et messieurs les politiques !
Guillaume Hervieux



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