Monday, January 03, 2011

LES CRITIQUES DE L'ANNEE

2010 à peine écoulée, déboule l’heure des bilans et des Top 10, des classements et points de vue en tous genres. On vient même de sonder les peuples de la planète pour savoir comment ils voyaient 2011. En tête des plus pessimistes arrive la France. Parmi les plus optimistes, le Viet Nam est premier suivi à quelques rangs près par l’Afghanistan et l’Irak. Un signe qui va à contre-courant de la pensée unique. A l’ère de talibans et de Saddam Hussein, je ne crois pas qu’on aurait eu le même résultat. Le monde ne va peut-être pas à vau-l’eau. Contrairement à la rengaine assenée par les médias et les JT qui nous lobotomisent et déclinent la crise à toutes les news, contrairement aux propos des politiciens qui veulent être calife à la place du calife, le monde (dont la France) n’est peut-être pas au bord du gouffre. Mais la rengaine a eu raison du moral d’une nation hypocondriaque qui, attention à la lapalissade, si elle se regardait moins le nombril, verrait l’avenir d’un autre œil. Je conseille aux Français la méthode Tyler Durden décrite dans « Fight Club ».
Heure des bilans donc.
2010 aura été marquée par des films comme « Esther », « Salt », « The Town » et « Inception » d’abord parce que ce sont des films bien écrits. Par des albums comme celui de Hans Zimmer (BO de « Inception »), de Eminem (« Recovery ») ou de Arcade Fire (« The Suburbs ») que l’on peut écouter en boucle. Par deux artistes aussi: Leonardo Di Caprio dont le nom est devenu une norme de qualité (« Shutter Island » et « Inception » en 2010) et Angelina Jolie dont l’aura dépasse largement le cadre du plateau de cinéma. 2010 aura également été marquée par « Tokyo Zodiac Murders » de Soji Shimada, un roman que je n’aurais pas pu écrire. Ma liste des livres est courte, car en dehors de « TZM », je n’ai pas trouvé (mais je n’ai pas tout lu non plus) un seul roman qui par sa qualité, son originalité et sa force, fasse me poser une seule fois la question que certains écrivaillons devraient de se poser un peu plus souvent: « mais pourquoi continuerais-je à écrire alors que d’autres le font beaucoup mieux que moi ? ».
C’est alors que je me prends à rêver en ce début d’année d’un monde du polar à l’abri de la déferlante des polars scandinaves exploitant le filon Millenium, de la vague des polars américains conçus par d’ex financiers reconvertis en écrivains après un stage d’écriture, du raz-de-marée de polars français dépressifs jouant des coudes dans la surenchère du sordide, du tsunami de polars de ménagères écrits dans un bureau cossu d’une villa huppée pendant que les gosses sont à l’école, de la lame-de-fond de polars de journalistes écrits dans un renvoi d’ascenseur, des éditeurs publiant n’importe quoi et n’importe comment des manuscrits écrits à dix mains ou à deux pieds, des foires aux livres traitant les auteurs comme du bétail, des libraires vendant du packaging et de la marque, des journalistes ne commentant que ce qui a déjà été commenté, des lecteurs grégaires et peu curieux… Un monde du polar que certains auteurs comme Guillaume Lebeau ou Franck Thilliez essaient de sauver par leurs initiatives, leurs discours et leurs écrits, mais qui est quotidiennement sabordé par la grosse industrie éditoriale. Bientôt viendra l’ère où la Chine s’emparera de ce business pour plagier elle-même et produire de façon plus rentable toute la copie pissée par nos besogneux de l’écriture.
C’est pourquoi dans ce bilan de 2010, je tiens à saluer des résistants à l’occupation du néant culturel. Cette fois donc, juste retour des choses, je ne classerai pas les œuvres ou les artistes de l’année, mais les critiques ! Des incorruptibles de l'analyse, des journalistes qui lisent avant les autres, des découvreurs de talents, des exégètes qui savent écrire sur des livres sans reprendre la quatrième de couverture, des prescripteurs indispensables aux écrivains non merchandisés par l’édition. Voici donc mon podium des critiques de 2010:

Loïc Di Stefano, rédacteur du site littéraire
  • BOOJUM


  • Holden, rédacteur du site littéraire
  • UNWALKERS


  • Stéphanie Gasiglia-Laurenti, journaliste à Nice-Matin.

    C’est à eux que je dédie ce premier post de l’année.

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