Depuis plusieurs années, je ne participe qu’à très peu de
salons du livre, pour les raisons déjà évoquées sur ce blog. Je sélectionne
donc drastiquement les manifestations littéraires et ne répond favorablement
qu’à celles qui défendent vraiment la lecture et les auteurs. Celle de VLA
(Villeneuve Lez Avignon), était pour moi une première. Et donc un risque de me
perdre dans une nouvelle foire aux écrivains de salons, fréquentée par des
lecteurs aussi rares que les cheveux sur le crane d’Harlan Coben. Ce fut tout
le contraire.
Car le 8ème Festival du Polar de VLA fut un vrai
bonheur.
Soutenu par une mairie qui a pour ambition de faire lire les
gens avant que les livres ne disparaissent définitivement du marché, ce
festival, coordonné par une Corinne Tonelli aux petits soins et dépoussiéré par
un Guillaume Lebeau sur les rotules, déroula le tapis rouge à sa cinquantaine
d’invités dans le cadre envoûtant de la Chartreuse.
Les scolaires s’y bousculèrent pour entendre parler de
littérature policière. Je me suis même retrouvé face à une classe de seconde
qui avait lu « Couverture Dangereuse ». Merci à cette fabuleuse prof
de français qui osa faire entrer le thriller au programme de l’éducation
nationale !
Les jours suivants, je dédicaçai les livres commandés par
Herveline et Dominique, deux libraires aussi charmantes que fantastiques qui
font rayonner toutes l’année un Soleil Vert au cœur du village de Calvisson.
Samedi après-midi, je participai à un débat à la médiathèque
sur le thème du polar menacé par le thriller. Un débat animé par Guillaume
Lebeau qui délivra les véritables origines du thriller.
Ce Festival fut surtout l’occasion de retrouver des
collègues de travail qui me sont chers : Marin Ledun (qui décrocha au
passage un prix des lecteurs pour son roman « Les visages
écrasés » ), Sir Cédric, Catherine Fradier, Guillaume Lebeau, Thierry
Brun.
Je fis la connaissance de Fabien Clavel, auteur d’un
« Décollage Immédiat » dans la collection Rageot Thriller (dont la
directrice fit personnellement le déplacement pour soutenir ses auteurs), et
qui malgré une bonne crève conserva sa
jovialité et fit preuve d’un sens de l’humour dévastateur.
Photo: La Dreamteam de Rageot Thriller devant la cité des papes
Après avoir assisté à un succulent cours de polar cuisiné
dans les assiettes par Anne Martinetti,
j’eus le privilège de diner en compagnie d’une légende de la
criminalité, de « The » expert en serial killers, Stéphane Bourgoin
himself, un nom derrière lequel se cache un professionnel d’une gentillesse
rare contrastant radicalement avec les psychopathes qu’il interrogea tout au
long de sa carrière.
Je me ruai également sur Marie Neuser pour lui faire part de
tout le bien que je pensais de son roman « Je tue les enfants français
dans les jardins » qui faillit remporter cette année le Grand Prix de
Littérature policière.
Voilà, VLA c’était que du bon, si l’on excepte les
inévitables emmerdeurs, les auteurs qui se prennent pour des divas alors que
les ventes de leurs bouquins peinent à dépasser les 1000 exemplaires. Mais leur
médiocrité ne fit que peu d’ombre à ces trois jours ensoleillés passés dans la
magnifique Chartreuse de VLA. Et puis comparé aux 350 invités du Festival du
livre de Mouans Sartoux qui se déroulait en même temps, à ses invités people en
représentation, ses écrivains parqués comme des bêtes et noyés sous une foule tout droit sortie du salon de
l’agriculture, ce 8ème Festival du Polar constitua paradoxalement un
havre de paix exclusivement dédié à la lecture.
Merci aux organisateurs pour ce bel accueil.
Et vive le 9ème Festival du Polar de VLA !
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