Tuesday, January 15, 2013

J'EMMERDE!

A l’instar du personnage d’Edward Norton dans « La 25ème heure » qui pète les plombs dans des toilettes publiques face à l’ inscription « Fuck you » et entame son fameux monologe « Moi aussi je t’emmerde, je vous emmerde tous autant que vous êtes.. » (vous pouvez revoir la scène en tapant «La 25ème heure J’emmerde» sur YouTube), j’ai imaginé le pétage de plombs d’un écrivain français devant la vitrine d’une librairie. Attention, ces propos sont tenus par un personnage imaginaire qui n’est pas moi, même si je reconnais partager quelques-uns des points de vue de celui-ci.






« Moi aussi je vous emmerde, je vous emmerde tous autant que vous êtes.
J’emmerde ce pays et tous ses habitants.
J’emmerde le mot « France » utilisé à toutes les sauces rances, que l’on retrouve dans les slogans frelatés des politicards et sur les couvertures de leurs bouquins de merde qui envahissent les dépotoirs du livre.
J’emmerde la France de la censure, du conformisme, de la paperasse, des règlements, des lois, des sermons, des interdictions, des obligations, des contrôles, des contraventions. Putain, si tu ne penses pas comme les autres connards qui sont peignés dans le sens du poil, on te montre du doigt et on te pousse devant les juges. Putain d’associations « Touche pas à mon poil de cul » qui n’ont rien à foutre d’autre que de te coller un procès dès que tu dis un mot de travers. Reste chez toi et ferme-la ! Si tu bouges, t’es taxé. Si tu mouftes, t’es verbalisé. Si tu mets le contact dans ta bagnole, t’es en infraction. T’as tous tes papiers ? Ton alcotest ? Tes gilets fluos ? Ton triangle de signalisation? Ta collection de vignettes sur le pare-brise ? T’as le fric pour payer cash le droit de respirer ?
J’emmerde ce pays sclérosé champion du monde de la médiocrité et de la pensée unique.
J’emmerde cette fausse démocratie où les dirigeants n’ont pas les mêmes intérêts que les citoyens.
J’emmerde son président avec sa face de beignet et sa normalité de bas étage. Hey, trou du cul, trouve-toi un autre boulot si tu veux ressembler à tous les blaireaux qui ont voté pour toi !
J’emmerde ces voyous au pouvoir qui traitent les artistes de minables et appellent à tuer des présidents qui ne partagent pas les mêmes intérêts qu’eux ni la même religion.
J’emmerde les politiciens qui passent leur temps à brasser plus de vent que les éoliennes de merde qui défigurent le paysage. Ils n’ont pour idéologie que celle qui consiste à conserver leur job grassement payé par les cons qui les élisent.
J’emmerde les socialos qui nous donnent des leçons de morale tout en nous la mettant bien profond, en faisant passer des lois que la droite n’oserait même pas imaginer, et qui nous achèvent à coup de sang contaminé. Les prêtres, à côté d’eux, qui s’enfilent les petits paroissiens comme autant de perles d’un chapelet, ne sont que des amateurs.
J’emmerde les écolos avec leur charisme de lémuriens qui n’ont que la gueule mais pas les couilles de défendre cette putain de planète. Allez vous faire foutre avec votre idéologie cannabis-mariage-pour-tous, continuez à partouzer et à téter du narguilé avec les altermondialistes, les gauchos, les djihadistes, les fachos et les socialos dans un généreux élan anti-américain. J’emmerde par ailleurs les Ricains maqués avec les Saoudiens, qui nous imposent leurs merdes en séries illimitées.  
J’emmerde les connards du FN qui se branlent sous le drapeau et s’enculent entre eux pour ne pas se reproduire avec les étrangers. 
J’emmerde les fonctionnaires et leur sécurité de l’emploi, ces mouches à merde qui pompent notre fric, nous asphyxient sous les formulaires et nous brident avec leurs lois. J’emmerde tous ces petits chefs aux manettes des organismes d’aide à la culture qui ponctionnent ceux qui ramènent le blé et subventionnent les copains ou les médiocres qui s’en foutent plein les fouilles. Merde, le cinéma français est financé à 40% par de l’argent public et seulement 15% de nos films de merde ne sont pas déficitaires !
J’emmerde les flics qui font chier les innocents jusqu’à ce qu’ils deviennent coupables mais se dégonflent devant les gros bonnets. J’emmerde les criminels qui enrichissent les connards en robe noire. Jusqu’à quand serons-nous obligé d’entendre des Vergès ou des Collard ?
J’emmerde les Français, avec leurs jérémiades constantes, leurs grèves perpétuelles, leurs putain de dépressions, leurs congés maladies, leur je-m’en-foutisme. Ils votent à gauche et ne pensent qu’à leur gueule, jouent au loto pour toucher des millions mais s’indignent quand on leur parle de fric et surtout dès qu’on leur réclame ce qu’ils doivent. Ils pètent plus haut que leur cul mal lavé, se prennent pour des intellos alors qu’ils ne vénèrent que des bouffons et des sportifs milliardaires sponsorisés par l’Arabie Saoudite et le Qatar. Aucun artiste, aucun penseur ne trouve de place dans le classement des personnalités préférées de ces mangeurs de pourriture lactée et de liquides fermentés.
J’emmerde les jeunes avec leurs coiffures de cons, leurs pantalons sous le cul et leurs iMerde qui leur bombardent des ondes dans leurs cerveaux vides. J’emmerde leurs parents qui les élèvent comme des cons de consommateurs.
J’emmerde les pédés qui veulent se marier comme les blaireaux et s’enculer la bague au doigt après avoir couché leurs gosses fabriqués à l’étranger ou dans des cabinets médicaux. J’emmerde les connasses de FEMEN qui défilent à poil avec « fuck the church » peint sous leurs nibards mais n’écriront jamais « fuck the mosque » trop risqué pour leurs grosses fesses. J’emmerde aussi les hétéros qui pondent des gosses qui viendront nous faire chier à la télé, derrière un guichet, sous un képi, dans la rue ou sur une plage.
J’emmerde les étrangers qui débarquent avec leur smala et leur indigence sans être invités et se servent comme s’ils étaient chez eux, à coups d’allocations et de rapineries.
J’emmerde les bien-pensants qui vivent à l’écart dans les beaux quartiers et cautionnent les parasites qui ne font chier que les pauvres, j’emmerde ces bobos qui caressent la morale pour mieux dormir la nuit après avoir baisé dans la soie et cuvé leur pinard millésimé.
J’emmerde les juifs qui ont plongé le monde dans l’Apocalypse en créant un putain de système financier occulte qui relègue les peuples serviles et leurs dirigeants complices au rang de figurants merdeux. Puisse les Goldman-Sucks et les Lèche-Moi Brothers cramer en enfer! 
J’emmerde les barbus hallal et haineux avec leur chiffons sales sur la tête et leurs mouquères braillardes qui planquent leur laideur sous des tonnes de tissus puant la sueur. Ces primates ne savent pas s’exprimer sans brandir le poing, le Coran ou la Kalachnikov ! J’emmerde l’islam qui nous fait chier tous les jours avec sa guerre de merde. Putain, foutez-nous la paix et allez tendre votre cul à tous les pédés de la Terre qui se feront une joie de vous enculer une bonne fois pour toutes. Je prie pour qu’Allah vous écrase sous sa semelle. Ça Lui portera bonheur, c’est sûr.
J’emmerde les médias qui kiffent sur le sordide, la météo, les pédophiles, les criminels, le foot, les catastrophes. J’emmerde les médias, oui, qui se font la vitrine de la merde vernissant ce pays rance sans chercher à gratter sous la fange. J’emmerde ces journaux qui font l’apologie du crime et nous enfument comme des tranches de saumon vendues sous blister. J’emmerde la télé qui fabrique des idoles pour un peuple d’idiots et n’éprouve aucun mal à faire passer pour du divertissement ou de l’information les défilés de crétins venus vendre leurs merdes, de raisonneurs surpayés et d’experts poudrés. J’emmerde les journalistes, ces enculés de gauchos liés au pouvoir pour conserver leurs privilèges fiscaux, qui défendent leur pré carré, confondent opinion et investigation, voyeurisme et information, et tirent sur tous ceux qui ne pensent pas comme eux.
J’emmerde les éditeurs frileux concentrés dans leur ghetto de Saint Germain, ces dégénérés consanguins qui se reproduisent entre eux et ne publient que de la merde dont se badigeonnent les critiques qui s’inclinent devant eux pour mieux lécher leur cul et espérer à leur tour publier de quoi le leur torcher.
J’emmerde tous ces besogneux du clavier qui se prennent pour des auteurs, qui passent plus de temps à montrer leur tête de bite sur les salons ou à la télé plutôt que de s’atteler à produire des histoires bien écrites. Putain de salonnards, mais quand est-ce que vous prendrez le temps d’imaginer, d’écrire, de corriger, de réécrire, de besogner au lieu de jouer les VRP?
J’emmerde tous ces hommes de Cro-Magnon qui n’ouvrent jamais de livre.
J’emmerde les lecteurs qui n’aiment pas les héros et ne s’intéressent qu’à des personnages ordinaires qui partagent la même vie de merde qu’eux. J’emmerde ces putains d’analphabètes qui lisent les bouquins que les forces de vente leur flanquent dans les mains, qui inondent Facebook de leurs avis aussi nombreux que des trous du culs.  J’emmerde les libraires, avec leurs têtes d’épiciers qui encombrent leurs étals de pensums de politiciens comme dans la pire des dictatures et qui déchargent leurs palettes de best-sellers chiés par des people comme du foutre de bagnard.
J’emmerde le jury cacochyme et incontinent du prix Goncourt qui juge des livres imposés par les éditeurs tout en bourrant leurs vieilles panses et en rotant leur haleine fétide. J’emmerde d’ailleurs tous les prix qui récompensent ce qui est consensuel et se multiplient comme les vers qui se nourrissent de la pourriture. J’emmerde tous ces veaux qui achètent les bouquins primés et encensés par une critique veule. J’emmerde tous ces critiques amateurs qui s’extasient sur leurs blogs devant des bouses alors qu’ils ne savent pas aligner deux mots de français.
J’emmerde les cinéastes français subventionnés, prétentieux et incapables de toucher un spectateur qui a payé sa place. Ils prennent le job des vrais talents qui sont contraints de pointer au chômage. J’emmerde ces acteurs français aussi laids et insipides que les cons qu’on croise au supermarché derrière des caddies remplis de merdes marketées. Putain, mais qu’est-ce qu’une Cotillard vient foutre dans ce putain de Batman ?  
J’emmerde les chanteurs français qui nous cassent les oreilles et les couilles. Où sont les guitares, les basses et les batteries ? Que Camille s’étouffe avec sa camomille et sa Victoire de la musique de merde ! Que Cali aille couiner ses idées au congrès du PS et se lance une bonne fois pour toute en politique.  Que tous ces connards soient frappés d’une extinction de voie, on aura enfin le silence puisque qu’il n’y a pas de musique qui accompagne leurs vociférations. Putain, regardez le Noah qui joue les exilés fiscaux et se paye le luxe de nous sermonner à chaque visite dans notre Groland avant de pousser une chansonnette largement médiatisée. J’emmerde les stars fabriquées par Drucker et Canal Plus.
J’emmerde l’art contemporain qui fait crever des générations d’artistes et enlaidit des kilomètres de murs blancs avec leurs merdes en attendant que les Van Gogh d’aujourd’hui crèvent de faim. Vous avez déjà mis les pieds au musée d’art contemporain de Lyon ? Inutile, vos chiottes sont mieux décorées.
J’emmerde tous ces cons bas du front qui m’obligent à employer des mots simples et à écrire « merde » toutes les deux phrases pour que mon propos leur soit accessible.
Et puis je t’emmerde toi, auteur anonyme, qui écris ces lignes après avoir cru qu’il pouvait vivre de sa plume sans être obligé de suivre le dogme et la pensée correcte,  ni de limiter son vocabulaire à cinquante mots. Putain, t’aurais jamais dû proposer une seule ligne à ces porcs. De la confiture aux cochons ! Pourquoi n’es-tu pas allé raconter tes histoires aux singes de Thaïlande ou aux phoques d’Alaska ? Eux au moins, ils t’auraient écouté et peut-être compris.»

3 Comments:

Anonymous Gasi said...

Moi, j'emmerde tous ceux qui vont être choqués par ces lignes.

6:15 AM  
Blogger Marignac said...

Salut Phillip Leroy. L'ami Unwalkers m'a signalé ton existence, honte sur moi, je n'étais pas au courant. Les thèmes de quelques-uns de tes romans m'ont beaucoup intéressé, et la tirade "j'emmerde" a une grande qualité, elle les met tous dans le même sac, ce qu'ils méritent.
Le post d'avant sur le nihilisme est remarquable. Bravo.
Amicalement
Thierry Marignac

8:45 AM  
Anonymous Dagher raphaël said...

Pas mal pas mal...mais vos bouquins sont aussi avec des titres en gros caractères...non je déc'! Bravo pour votre travail,cohérent, tenu,structuré...Féru d'Arts Martiaux mais n 'en pratiquant pas( croyant mais pas pratiquant, ce qui va à l'opposé de Rembrandt qui affirmait à ses élèves "Pensez avec vos pinceaux"...toujours revenir au souffle, quoiqu'il arrive....A ce titre, auriez vous l 'amabilité de me dire comment vous est venu/qui vous a inspiré le personnage charismatique (un peu Christique parfois?) de Nathan? Je sais que vous pratiquez vous même les Arts Martiaux..mais je ne parviens pas à cibler exactement quels Arts Martiaux pratique votre héros...Si un film se tourne avec comme scénario vos livres et en acteur principal Nathan, je vois bien l acteur de Ong Bak ou du Raid ..une certaine analogie physio morphologique..Bref, merci d avoir eu l'amabilité de me lire, et peut être de me répondre..Un dernier "Bravo" pour votre écriture... comme un coup de Nathan: puissant souple et destructeur

7:02 AM  

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