PUTAIN DE RETOUR
Me voilà de retour. Mais ce n’est pas un retour à la Rocky ou à la Jedi, triomphal et conquérant. Je dirais plutôt que c’est un retour à reculons.
Car je l'ai laissée derrière moi.
Je l’ai quittée il y a quelques jours et elle me manque déjà atrocement comme une bouffée d’opium.
Belle, généreuse, douce, intelligente, souriante, moqueuse, parfumée, envoûtante, j’en suis tombé amoureux. Pourtant, nous nous sommes séparés. Pour une question de visa, d’obligations, de devoirs. Conditionné par les habitudes dont la force dépasse largement celle de la gravité, je l’ai abandonnée après l’avoir désirée, photographiée, sondée, analysée, aimée, idéalisée.
J’en ferai l’héroïne de mon prochain roman.
La Thaïlande me manque.
Si elle était une personne, avec toutes ces qualités, on aurait du mal à croire en son existence.
Me voilà donc de retour avec ce recul assassin qui révèle les absurdités de nos existences, notre nombrilisme exacerbé, notre aveuglement.
De retour au en France où les valeurs « Sécurité, Pouvoir d’achat, Protection sociale » issues de la conformisation (celui-là au moins, il ne sera pas dans le nouveau Larousse) ont remplacé l’archaïque devise « Liberté, Egalité, Fraternité » issue de la Révolution.
Me voilà de retour dans un pays qui place dans le trio de tête de ses personnalités préférées un footballeur à la retraite, un joueur de tennis reconverti dans la variété et un animateur télé. Les nouvelles icônes ont de gros mollets et de gros sponsors. Les nouveaux aventuriers font de la télé.
Une société n’a que les idoles qu’elle mérite.
La Thaïlande a aussi les siennes: un ange créateur, un prince reconverti en sage, un roi bienveillant. Siam Thevatirate, Siddharta Gautama, Rama IX. Pas de sportifs. La Thaïlande n’a d’ailleurs jamais vraiment brillé à la Coupe du Monde de Football, ni aux J.O. Dans notre culture, on glorifie ceux qui atteignent des sommets dans un domaine particulier, généralement le sport, plus médiatique. Chez les bouddhistes, on ne glorifie par l’orgueil, ni ceux qui se mettent en avant.
La Thaïlande est un pays dangereux.
Parce qu’elle nous pousse à tout remettre en question, plus que l’Inde et plus que l’Afrique. Parce qu’elle s’est débarrassée de la misère qui pousse certains touristes à voir dans la pauvreté du détachement et de l’abnégation, voire de la philosophie.
J’ai hésité entre rester et repartir, en inhalant des effluves de mekong, whisky thaïlandais parfumé qu’on arrive à avaler avec du soda.
Mais tapi dans ma boîte aux lettres, Léviathan m’a happé. Sous forme d’épreuves à corriger et de bons à tirer. Je me suis plongé dans la relecture de Leviatown que j’avais laissé entre de bonnes mains, celles des Editions Baleine, avant de partir en Thaïlande.
Le livre sortira le 20 septembre. Je vous en reparlerai.
Car j’ai décidé de rester. Ne me demandez pas pourquoi.
Les projets ne manquent pas. D’abord lire les romans des autres, avant la réunion de la BILIPO qui se tiendra le 26 septembre, au cours de laquelle nous élirons le Grand Prix de Littérature Policière 2007. Puis finir un recueil de nouvelles. Et préparer la sortie d’un roman au Diable Vauvert.
Que restera-t-il de cet amour de vacances, à part la forte envie de la revoir ?
Une amie chère.
Une idée de thriller.
Pour le troisième « Nathan Love », un décor d’enfer.
1 Comments:
Oui, j’ai beaucoup entendu parler d’elle… elle me séduit aussi rien que de l’imaginer. Elle me séduit par sa beauté apparente et je n’ose l’approcher tant ce qu’elle aurait à me dévoiler pourrait me marquer… à vie.
Hum… bref… c’était juste un petit mot d’un de vos lecteurs et néanmoins fan, en devenir.
Bonne continuation.
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