Thursday, November 15, 2007

L'AUTRE CVH



Depuis la création, cette année, de la collection Club Van Helsing chez les éditions Baleine, tout le monde connaît désormais la signification des initiales CVH qui estampillent les couvertures des huit épisodes déjà sortis en librairie.
Mais CVH est aussi l’acronyme de l’une des plus belles, des plus talentueuses, des plus impressionnantes actrices du monde : Carice Van Houten. Certains vont beugler «Carice qui ?». Carice Van Houten. Elle est l’héroïne de Black Book, le dernier film de Paul Verhoeven qui sort en ce moment en DVD. Si vous l’avez manqué au cinéma, ruez vous vers la vidéo. Spectaculaire, intelligent et audacieux, film à suspense, historique et romantique, film d’aventure, de guerre et d’espionnage, Black Book vous scotchera. Une fois de plus, Verhoeven bat en brèche la pensée commune. Il transforme en art son regard lubrique sur la gent féminine et son regard sans concession sur la gent humaine. Après Jennifer Jason Leigh, Sharon Stone, Elizabeth Berkley et Denise Richards, il met à nue Carice Van Houten. Et là, c’est le méga choc. Rarement une actrice n’aura joué avec autant de naturel, de charisme, de grâce, de justesse, d’émotion. Elle incarne Rachel Steinn, une jeune Néerlandaise juive dont le talent, le courage et la beauté la conduisent à devenir une Mata Hari de la résistance dans une Hollande occupée par les nazis. On y croit à fond car Carice Van Houten possédait déjà ces qualités avant même d’endosser le rôle. Un véritable rubis taillé par l’orfèvre néerlandais ! La main dans une culotte, Verhoeven va, comme à son habitude, plonger l’autre dans la poubelle de l’humanité. Et là, il va remuer la merde, sans pour autant tacher le rubis qu’il a jeté dedans. Quand le Hollandais filme le chapitre le plus sombre du XXème siècle, ce n’est pas pour nous ressortir un énième couplet sur les méchants nazis et les courageux résistants. C’est pour briser le mythe, brûler l’image d’Epinal, faire fusionner le bien et le mal au point de nous faire perdre nos repères. Car le vrai thème de ce film, dont je ne dévoilerai pas le scénario qui est l’un des meilleurs jamais écrits pour le cinéma, est la contamination de l’humanité par le mal. Un mal épidémique qui rend possible l’extermination, l’antisémitisme, les trahisons, les épurations, quelque soit le camp, quelle que soit le pays, quels que soient les peuples ou les individus. Bourreaux et libérateurs, nazis et résistants, Allemands et Hollandais se confondent, car le mal absolu s’est répandu. Et de penser que le Hugo Van Helsing du CVH aurait bien eu du mal à trouver un chasseur capable de débarrasser le monde de ce « monstre ». Verhoeven, lui, a recruté Carice. Elle est la lumière qu’il pose sur son chef-d’œuvre obscur. Au nom d’une foi, qui n’est ni religieuse, ni idéologique, mais artistique, le réalisateur rend possible une histoire d’amour entre deux êtres que le politiquement, le moralement et le historiquement corrects n’auraient jamais toléré.

Tant que je suis à vous parler de l’actualité des sorties DVD, il ne faut pas manquer non plus deux autres merveilles féminines du septième art : Gong Li dans La Cité interdite de Zhang Yimou et Lena Headey dans 300 de Zack Snyder.

En ce qui concerne mon actu perso, je serai ce week-end au salon du livre de Toulon. Les noctambules pourront également m’écouter dans la nuit du dimanche au lundi sur France Inter, dans l’émission Noctiluque animée par Brigitte Kernel. Maud Tabachnik, Guillaume Lebeau et moi y parlerons, tiens… de monstres!

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