Saturday, March 12, 2011

REDAC' CHEF D'UN JOUR A NICE-MATIN


Hier j’ai été propulsé rédacteur en chef d’un jour à l’agence de Nice-Matin de Cagnes-sur-Mer.
Grâce à Thierry Suire qui m’a fait la faveur de me prêter son fauteuil, et à l’initiative de la journaliste Stéphanie Gasiglia, j’ai connu la folle journée d’une équipe de journalistes sur le qui-vive, réactifs, sur le pont, en phase, pour ne pas dire en symbiose, avec l’actualité. J’ai découvert que dans la presse quotidienne, rien n’est figé, rien n’est bouclé, tout peut changer, jusqu’à 23 heures, et même une heure du matin si un événement majeur survient, alors que les rotatives, à Nice, ont commencé à tourner.
Avec ma « carte blanche » de rédacteur en chef, j’avais préparé mes sujets, Stéphanie les avait commentés. Ses articles sont d’une acuité troublante, rythmés, touchants, tordants, truffés de détails révélateurs. La façon dont elle croque les bad boys d’un groupe de rock ou les black belts de Viet vo dao, relève du grand art. Stéphanie se glisse dans la peau de ses sujets avec l’habilité d’une profileuse pour restituer sur papier journal une poésie du portrait criante de vérité.
Nous sommes donc en train de caler les textes dans les emplacements qui leur sont réservés lorsque le tsunami au Japon nous bouffe soudain trois pages d’infos locales pour s’imposer comme le fait du jour. Mes sujets sur la Noir’rôde et sur Fréquence K sont balayés.
Ebullition dans l’agence.
Thierry découvre qu’un exilé ex-président du club de judo de Cagnes, est conseiller financier à l’ambassade de France à Tokyo. Stéphanie retrouve sa trace via Facebook, une communication est établie avec le Cagnois qui témoigne à chaud. Dans le même temps, nous continuons de mettre en page l’édition locale qui rétrécie comme une peau de chagrin, on peaufine les textes, on corrige les fautes, on « brainstorme » sur le choix des gros titres. Thierry trouve les mots justes, on sent le pro.
Frédéric Delmonte, l’adjoint de Thierry me fait lire l’article qu’il vient d’écrire sur le nouveau site internet de la mairie de Saint-Laurent-du-Var. J’y ajoute un commentaire à chaud. Frédéric bosse simultanément sur un fait divers difficile, un vrai début de polar. Il m’avoue que, parfois, c’est juste à la fin de l’interview que les gens lâchent une info clef. Eux, ne savent pas ce qui est important, c’est au journaliste de la détecter.
Le téléphone sonne. Une canalisation d’eau a été endommagée à Villeneuve Loubet. Cinq cents foyers sont privés d’eau. Frédéric fonce pour couvrir le fait divers.
Le métier de journaliste, c’est l’art du storytelling, c'est rendre passionnant un fait divers anodin en racontant une histoire. Stéphanie adore ça, raconter des histoire, faire vivre au lecteur sa rencontre avec son sujet. Elle se dépêche de mettre en page nos sujets car elle doit couvrir un meeting politique. Cantonales obligent.
Au retour, il faudra mettre en forme le témoignage qu’elle a récolté sur le tsunami et que j’ai déjà commenté.
Au téléphone, Thierry négocie avec la direction à Nice pour diffuser cet article en locales.
L’article passera.
La nuit est tombée. Je laisse le duo d’irréductibles, Stéphanie et Thierry, gérer le bouclage des locales. Je rends mon fauteuil de rédac’ chef. Thierry, lui, pense déjà à demain...
Merci à toute l’équipe de Cagnes-sur-Mer pour m’avoir supporté une journée.
J'espère que vous n'aurez pas à rougir de cette édition du samedi.

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