Sunday, March 30, 2008

PHENIX MAG




Phénix Mag, le magazine culturel star du Cyberspace, m'a fait l'honneur de me confier une rubrique intitulée "La Dernière toile" pour y parler ciné, et non de la fin des araignées bien sûr. J'inaugure l'affaire en expliquant pourquoi il ne faut pas manquer le "3H10 pour Yuma" de James Mangold.

Comme une bonne chose ne vient jamais seule, Phénix Mag s'apprête aussi à publier une interview psychanalytique que m'a accordée Marc "docteur" Bailly, le rédac chef. Cela s'est passé pendant le salon du livre de Paris, à l'occasion de la sortie de "Couverture Dangereuse". Vous trouverez également en ce moment sur Phénix une interview passionnante de la très grande Nadine Monfils.

Vous l'avez compris, si vous voulez lire mes chroniques ciné, si vous souhaitez savoir ce que je peux faire d'une paire de chaussettes, et plus généralement si vous aimez l'imaginaire en tout genre, de la SF au Polar en passant par le Fantastique, si vous aimez consommer tout ça sous forme de bouquins, de pellicule, de DVD, de BD ou de videogames, si vous préférez la fiction à la réalité, Stephen King à Poivre d'Arvor, la Guerre des Etoiles à la guerre en Irak, prenez le vaisseau spatial en marche sur www.phenix-web.net/, ou cliquez directement sur le lien "Mon Mag" pour aller encore plus vite dans le Cyberspace.
Que l'imaginaire soit avec vous!

Thursday, March 27, 2008

ARRÊTEZ TOUT!





Stop, arrêtez tout, laissez tomber la télé qui rend con et parano, les revendications de consommer plus, le débat sur l'euthanasie, la chirurgie esthétique qui défigure, la Française des Jeux qui vous entube, la France qui gagne, la saga des Sarkozy, les Chinois et leurs J.O. de merde, Fourniret qui se la joue Hannibal Lecter, la bourse qui baisse, le baril qui monte, le son des Majors marketé pour des sourds, le chti'néma de masse et bientôt la vague disco qui va nous engloutir, Patrick Sébastien qui nous fait croire qu'il peut être écrivain en changeant d'identité, Ben Laden qui ne sait plus quoi faire pour se faire remarquer, oubliez tout pendant un instant et vivez une expérience unique:
"ASHES AND SNOW" de Gregory Colbert
Ce sont des photos, un livre, un film, une exposition. Je n'en dis pas plus car ici, les mots s'effacent devant les images. Vous n'avez qu'à cliquer sur ce lien:

  • Ashes and Snow


  • Même Nathan Love aurait aimé.

    Friday, March 21, 2008

    SOYEZ SYMPA, FRISSONNEZ!



    Le rire ratisse large. Les comédies cartonnent au box-office. Sans esprit et sans originalité, de préférence, afin de ne rebuter personne. Une blague Carambar sera toujours plus populaire qu’un koan zen, j’en conviens. Le problème c’est qu’au moment où le peuple au panurgisme dévastateur se masse devant les salles qui diffusent des comédies franchouillardes, des œuvres artistiques sont balayées, retirées du circuit avant même que le bouche à oreille ne leur donne une chance d’exister. Tout se décide au nombre de spectateurs enregistrés à la séance de 10h du mercredi matin à Paris. La faute à qui ? Aux distributeurs ? Aux exploitants ? Certes, mais aussi aux moutons allant former des troupeaux devant les complexes multisalles pour bêler de rire le jour même de la sortie de leur comédie hyper médiatisée qui pourtant restera des semaines à l’affiche. Pendant ce temps, d’autres salles sont vides et des films meurent à peine accouchés.
    A force de consacrer des bouses réalisées comme des débats télévisés, où le scénario tient en une ligne et où les comédiens font les clowns, la production va s’adapter au marché. Les scénaristes vont arrêter d’inventer des histoires, les vrais acteurs pointeront à l’ANPE, les metteurs en scène iront à Hollywood et on verra déferler « Bienvenue chez les Bretons », « Astérix en Alsace », « On se calme et on boit frais chez les Basques », « Les randonneurs à Saint-Tropez « (celui-là je crois qu’il existe déjà), etc…
    Récemment, deux films OVNI sont sortis en salles. Tellement OVNI que personne ne les a vus passer, à part ceux qui croient encore aux Extra-terrestres du septième art. Il s’agit de « Eden Log » de Franck Vestiel et de « Dante 01 » de Marc Caro. Deux films français et de genre, interprétés par des acteurs de la trempe de Clovis Cornillac et de Lambert Wilson, réalisés avec inventivité, et surtout écrits avec le talent et l’intelligence de Pierre Bordage. Il ne reste plus qu’à guetter leur sortie en DVD.
    Avant qu’ils ne subissent le même sort, je signale trois films, projetés ou en voie de l’être sur les écrans français. Je préviens tout de suite, ils n’ont pas été produits pour faire marrer le spectateur, ce serait même le contraire, ils font très peur. Attirer les gens en leur fichant la trouille, je sais, c’est moins évident que de leur promettre la grosse marrade. C’est pourquoi je me fends d’une chronique destinée à vous pousser un peu dans le noir...
    D’abord « Awake » de Joby Harold, avec Jessica Alba qui prouve qu’on n’a pas besoin d’être moche pour bien jouer, Hayden Christensen qui montre qu’il y a une vie d’acteur après Anakin Skywalker, et Lena Olin qui nous rappelle qu’elle est vraiment trop rare sur les écrans. Casting de rêve donc, scénario Shakespearien et mise en scène au cordeau pour ce thriller médical.
    Ensuite, « L’orphelinat » réalisé par Juan Antonio Bayona, produit par Guillermo Del Toro, et joué par l’émouvante Belen Rueda. Un thriller fantastique qui, en attendant « REC » le mois prochain, nous confirme que le cinéma d’horreur espagnol a une sacrée longueur d’avance.
    Enfin, après « Les évadés » et « La ligne verte », Frank Darabont, spécialiste ès Stephen King, adapte une autre nouvelle du maître : « The Mist ». A voir surtout pour le dénouement et une vision terrifiante des créatures humaines irrésistiblement guidées par leur bêtise et leur instinct grégaire. Comme quoi, on revient toujours à Panurge…
    Notez, je n'ai rien contre les comédies si elles ont des ambitions artistiques. D'ailleurs, j'en ai une sous la main à vous recommander chaudement: « Soyez sympa, rembobinez » de Michel Gondry, drôlatique hommage au septième art.
    Vive le cinéma !

    Wednesday, March 19, 2008

    ARTHUR C. CLARKE



    Arthur C. Clarke est mort aujourd’hui au Sri Lanka. Cet écrivain visionnaire qui fut président de la British Interplanetary Society, avait prévu l'essor des communications par satellite, élaboré le système d'alerte radar qui contribuera au succès de la Royal Air Force pendant la bataille d'Angleterre, mis au point le concept de satellite géostationnaire, reçu le titre de professeur "honoris causa" par la NASA, écrit plus de 80 romans dont « 2001, L’odyssée de l’espace », « Rendez-vous avec Rama » et de nombreuses nouvelles y compris « La Sentinelle » qu'il transforma en roman à l'époque où Stanley Kubrick l’adaptait au cinéma. Je recommande aussi la nouvelle « Les neuf milliards de noms de Dieu » qui commence avec la demande par un monastère tibétain d’une calculatrice électronique.

    Dans le roman que je suis en train d’écrire et qui fait suite à « La Dernière Arme », Nathan Love a une entrevue secrète avec Arthur C. Clarke. Cela se passe peu de temps avant la mort de l’écrivain et avant que Nathan ne quitte le Sri Lanka. Clarke lui révèle une théorie qui va l’aider à comprendre l’impossible...

    Scientifique et auteur de SF, Arthur C. Clarke était aussi un sage. En soufflant sa 90ème bougie, il manifesta son désir de voir l'instauration de la paix au Sri Lanka :
    « Je suis conscient qu'il ne suffit pas de souhaiter la paix et qu'il faut du travail acharné, du courage et de la ténacité pour y parvenir »
    Des propos qui méritent d’être soulignés au regard des événements actuels. C’est ce travail, ce courage et cette ténacité dont font preuve par exemple les tibétains depuis 50 ans, face à l’occupation chinoise. Pour résister à l’envahisseur, les tibétains n’ont en effet jamais eu recours à un seul attentat, arme des lâches et des illuminés, ce qui est un cas unique dans l’histoire des peuples revendiquant leur autonomie.

    En tant que membre du Mouvement Sceptique Contemporain (mouvement cherchant à promouvoir la science, la pensée critique et la méthode expérimentale pour expliquer les phénomènes paranormaux), Clarke ne croyait pas que l’on puisse communiquer avec les morts. Inutile donc de faire appel à un médium pour entrer en contact avec lui. Il est préférable de lire ses écrits qui, eux, sont éternels.

    Monday, March 17, 2008

    BIG BANDS!




    O.C.BLUES inaugure une nouvelle saison de boeufs de oufs et de jam-sessions le mercredi 19 mars au Sezamo à Nice. Pour ceux qui ne sont pas de la région, il faudra prendre le train, l'avion, la moto, la voiture ou le bateau jusqu'au port de Nice. Moi, j'y serai. Pour en savoir plus, on clique sur le site d'O.C.BLUES. L'heureux évènement n'arrive pas tout seul car le groupe sort en ce moment un album live sur lequel on peut écouter des compos et des standards. Que du lourd et du nectar.
    Puisqu'on parle musique, j'en profite pour caser en direct, ma cérémonie perso des Victoires de la musique, de la vraie zique j'entends, celle de musicos qui ne passent pas à la télé mais sur scène, qui ne sont pas formatés mais rebelles, qui ne baissent pas leur froc devant des jurys has been mais ôtent leurs chemises face à des publics en délire.

    Victoires de ce début de millénaire (se limiter à 2007 ça fait mesquin pour des groupes qui bossent depuis des années) décernées à:

    Meilleur groupe de blues à O.C BLUES (ça vous le saviez déjà)
    Meilleur groupe de hard rock à SpeedRock Machine
    Meilleur groupe de metal alternatif à No Aga
    Meilleur groupe de pop rock grunge à Misty Mountain
    Meilleur groupe de neo metal à Sikh

    Vous l'avez compris, là, il y a de la basse, de la guitare, de la batterie, de la voix, des riffs et de la sueur. Ceux qui ont les oreilles affutées pour du Otis Redding, du Motorhead, du Faith No More, du Nirvana ou du Led Zep, ne seront pas déçu en exécutant un petit clic sur:
    www.ocblues.com
    www.myspace.com/speedrockmachine
    www.noaga.com
    www.myspace.com/mistymountain2
    www.sikhmusic.net

    Rock & Roll to you!

    Friday, March 14, 2008

    BOYCOTT DU SALON DU LIVRE DE PARIS

    Ma première réaction au boycott fut de me dire : qu’est-ce qu’on en a à foutre que les représentants haineux et incultes du monde arabe tournent le dos au salon du livre de Paris qui a fait d’Israël son invité d’honneur? C’est comme si Ben Laden décidait de boycotter le festival de Cannes dont le président serait Spielberg. Pas de quoi faire un gros titre ni une chronique sur un blog. Mais finalement, je réalise que ce boycott est une bonne chose, car il nous permet de rappeler quelques vérités. Pas politiques, bien sûr. Car tout le monde sait déjà que les pays boycotteurs sont des dictatures et qu’ils n’ont aucune raison de fréquenter Israël qui reste la seule démocratie de cette région du globe. Non, il est question de littérature ici, pas de politique, même si elle s’invite parfois dans les romans, y compris les miens. Le véritable intérêt de cette affaire, c’est qu’elle témoigne tristement que le monde arabe n’a malheureusement pas grand-chose à faire dans un salon du livre. Il nous donne l’occasion de clamer qu’Israël publie 6000 livres par an quand le monde arabe en publie seulement 300 pour 60 fois plus d’habitants. Il nous donne l’opportunité de brandir « Le perdant radical » publié chez Gallimard dans lequel Hans Magnus Enzensberger écrit que les livres imprimés dans le monde arabe représentent 0,8 % de la production mondiale et que le nombre de livres qui y sont traduits à partir d’autres langues depuis 1200 ans correspond au nombre de traductions d’une seule année en Espagne aujourd’hui. Je profite d’ailleurs au passage pour vous informer que « Le Dernier testament » est édité en Espagne chez Plaza Janés sous le titre « El ultimo testamento » et que ce n’est pas demain qu’il sera traduit en arabe. Enfin, il est important dans ces circonstances de hurler, plus fort que les manifestants, bordel de merde, qu’une femme arabe sur deux ne sait ni lire ni écrire! Rien que pour ça, cela valait le coup de braquer les projecteurs sur ce boycott.

    Monday, March 10, 2008

    SALON DU LIVRE DE PARIS 2008




    Le webmaster censé mettre mon site à jour étant momentanément en hibernation, je vais me servir du blog pour vous tenir au courant de mon actualité. Comme tous les ans, je serai présent au salon du livre de Paris. Aux côtés de Marin Ledun, Pierre Bordage et William Gibson dont je viens de commencer l’excellent « Code Source », je dédicacerai mes ouvrages sur le stand du Diable Vauvert (stand M64), samedi 15 mars et dimanche 16 mars, de 15h à 17h. Vous pouvez même venir avec vos exemplaires si vous les avez déjà achetés. Je ne pourrai pas vous rembourser si vous n’avez pas été satisfaits, mais je pourrai au moins assurer le service après-vente.
    Ce salon tombe bien, car « La dernière arme » vient de sortir en format poche chez Points, tandis que « Couverture Dangereuse » est réédité à partir du 13 mars au Diable Vauvert. Ce dernier titre sera donc encore tout chaud sur le stand avec sa belle couverture comme le Diable sait si bien les faire. Pour les amateurs, je signale que « Le dernier testament » vient aussi d’être édité cette semaine en roumain.
    Mon prochain thriller « Casting Fatal » est déjà écrit, mais il faudra attendre février 2009 pour le lire. Je viens également de terminer un recueil de 36 nouvelles qui devrait vous empêcher de dormir. Je vous donne donc déjà rendez-vous au salon de Paris 2009 pour les dédicaces.
    En ce qui concerne le nouveau Nathan Love, j’y suis en plein dedans. Je vous laisse, d’ailleurs, pour aller le rejoindre sur le champ.
    A ce week-end.

    Friday, March 07, 2008

    Les artistes sont des gens sans importance

    Les génies sont fatigués. Après Quentin Tarentino qui nous a servi un « Death Proof » écrit comme un téléfilm, Brian De Palma nous sert un « Redacted » indigent, pompé sur un de ses précédents films « Outrages », mélangeant pseudo info et complaisance nauséeuse à la manière de Michael Moore. De l’esbroufe pour dire que la guerre c’est pas bien et que ça fait des victimes. Putain le message ! Quand il était plus jeune et moins con, De Palma avait déclaré en 1990 dans Starfix (magazine de cinéma comme on n’en fait malheureusement plus aujourd’hui) quelque chose de très juste :
    « Les artistes sont des gens sans importance. L’art n’a pas de valeur sociale. Qui veut vraiment aider l’humanité doit choisir d’être médecin plutôt que cinéaste. Le métier d’artiste est égoïste, il consiste à imposer aux autres sa propre vision du monde ».
    L’artiste n’est pas un donneur de leçons, ni un délateur, ni un propagandiste. C’est un visionnaire. Tu devrais te relire Brian au lieu de te copier, remballer ta caméra HD, retrouver un peu d’humilité et nous filmer en cinémascope un putain de bon film comme tu savais le faire jadis.
    L’essoufflement, la grosse tête et le manque d’inspiration gagnent de plus en plus de grands d’ Hollywood, Tarantino, De Palma mais aussi Oliver Stone. Ce dernier nous avait déjà concocté un « World Trade Center » digne d’une fiction de TF1. Le voilà désormais parti au Venezuela filmer les gesticulations, les simagrées médiatiques et les bruits de bottes du Che Chavez. Pourquoi un panégyrique sur ce va-t-en-guerre plein de fiel et de haine qui joue avec la vie des otages retenus par ses complices les FARC mis à contribution dans sa glorification sur la scène internationale ? Pourquoi ne pas aller plutôt filmer Cristina Kirchner, plus discrète certes, mais beaucoup plus dévouée à son pays qu’elle est en train de relever de façon magnifique ? Après le chaos et la récession, l’Argentine retrouve en effet une croissance à la chinoise, créé des emplois jusqu’à ramener le taux de chômage à 7,5%, engrange des excédents fiscaux et commerciaux à des niveaux records, et se paye même le luxe d’avoir des visions à long terme (chose que nous avons oublié en France), comme la réduction à un seul chiffre du taux de pauvreté en 2010. Va filmer ça Oliver ! D’accord, tu n’enregistreras pas de discours martiaux, tu ne filmeras pas de déploiement de forces, de coups médiatiques, de libération truquée d’otages, de mouvements de foules soigneusement chorégraphiées. D’accord, ce sera moins cinématographique que la merde foutue par Chavez et sa racaille pseudo marxiste. Mais est-ce que Cristina Kirchner ne ferait pas une bien plus belle héroïne, plus passionnante à regarder et à écouter et n’est-ce pas plus rare et donc plus intéressant de voir un pays se relever dans la démocratie, la discrétion et la tolérance ?
    Heureusement, les frères Coen, eux, n’ont pas perdu la main. Dans « No country for old men » ils alignent avec maestria les scènes d’anthologie, et filment un Javier Bardem au sommet de son art. Même si le scénario tient en deux lignes, la mise en scène relève de la perfection. Une perfection au service, non pas d’un message politique niais, mais d’émotions et de sensations fortes. C’est ce qu’on demande avant tout à un réalisateur de thrillers et c’est ce que semblent avoir oublié quelques vétérans d’Hollywood.

    Tuesday, March 04, 2008

    STARS, OSCARS ET COTILLARD...



    Les actrices françaises joufflues et exophtalmiques qui roulent des yeux et confondent minauderies avec comédie, s’exportent bien. Leur art de l’interprétation frise la pantomime, leur jeu de cinéma relève plus de Pinder que de Stanislavski, à grands renforts de roulement de tambour. Je ne suis pas fan. Il faut dire que je n’ai jamais aimé le cirque, sauf quand le clown était James Stewart sous le plus grand chapiteau du monde. Succédant donc à Adjani et à Marceau, Audrey Tautou et Marion Cotillard sont nos nouvelles étoiles bankables. Cette dernière a raflé toutes les statuettes en stock, à croire que les autres actrices étaient en grève pour soutenir les scénaristes américains. Le problème avec nos stars hexagonales, outre leurs simagrées, c’est leur vice caché : elles sont cons. Si ce n’était que ça, ce ne serait pas grave. Mais leur bêtise se double d’une fâcheuse tendance à ouvrir leur gueule sans qu’un dialoguiste ne les ait briefées, sans qu’un metteur scène ne les dirige. Et là, c’est le drame. Le timbre de voix se révèle infantile, l’accent vulgaire, la syntaxe approximative, la sémantique atterrante. A peine le César, le Golden Globe et l’Oscar posés sur sa cheminée, on découvre que Cotillard a une opinion sur le 11 septembre ainsi que sur la conquête spatiale. Selon elle, les attentats du World Trade Center furent en réalité une décision des promoteurs de rénover à moindre coût les deux tours. Quant aux astronautes américains, ils n’ont jamais posé le pied sur la lune. J’imagine Cate Blanchett (concurrente de Cotillard aux Oscars) venir recevoir une distinction en France et nous déclarer que l’attentat de la rue des Rosiers n’était qu’un moyen de rénover le restaurant Goldenberg pour pas cher ou bien que la France n’a jamais tiré de fusée de sa base en Guyane.
    Ce non événement, à savoir la révélation des opinions d’une actrice française sur des questions de géopolitique ou d’astrophysique, devrait au moins servir à faire réfléchir les journalistes qui se bornent à tendre leurs micros aux marionnettes plutôt qu’aux ventriloques qui les animent. Quand ils se décideront à interroger aussi les dialoguistes, les scénaristes et les metteurs en scène, au même tire d’ailleurs que l’on interroge les écrivains plutôt que leurs personnages, on entendra sûrement moins de conneries. Il ne faut pas croire ce qu’on nous dit, dit Marion Cotillard. Alors émettons des doutes sur le bien fondé de ses déclarations, osons émettre également des réserves sur la valeur des prix en tout genre, et faisons un tout petit effort pour aller chercher l’actrice, la vraie, celle qui embrase les salles obscures d’un seul regard, sans en faire des tonnes. Ma préférence ira donc plus volontiers à Ashley Judd, hallucinante dans « Bug » de William Friedkin qui sort actuellement en vidéo. Et dans les rôles masculins, je vous conseille Benicio Del Toro dans « Nos souvenirs Brûlés », encore en salles.
    L’art, y compris celui de l’interprétation, perd à être noté par des jurys d’idiots et récompensé par des instances officielles. L’art est par nature anticonformiste. Méfiez-vous de ce qui est marketé, primé et consensuel, ne vous ruez pas systématiquement sur les têtes de gondole. Un prix rend la nature d'une oeuvre suspecte.
    Vive l’art, le vrai, sans tambour médiatique ni label de qualité!