Tuesday, May 06, 2008

MORT AUX CONS



Les gens meurent brutalement par dizaines de millions aux quatre coins de la planète. Dans les supermarchés, aux péages des autoroutes, dans les files d’attente, sur les plateaux de télévisions, dans les casernes et les commissariats, dans les foires agricoles et automobiles, sur les routes des vacances, dans les stades de foot, dans les rassemblements religieux et politiques, dans les défilés de mode, de banderoles, de chars…
Morts par implosion crânienne.
Des articles récents parus dans des revues scientifiques sérieuses telles que New Scientist ont révélé que des chercheurs français et américains sont parvenus à isoler le VNH (Virus de la Neurodéficience Humaine), un virus qui a contaminé l’humanité. Ces articles sont passés inaperçus auprès des masses plus friandes de peopleries que de vérité. Jusqu’à aujourd’hui, on ne déplorait que des victimes indirectes, à travers des maladies opportunistes apparues chez les sujets porteurs de la maladie, telles que l’agressivité, la xénophobie, le nationalisme, la soumission, l’intolérance, le grégarisme…
Au cours de sa propagation, le VNH a muté pour devenir létal. Toutes les personnes atteintes du SNDA (Syndrome de Neurodéficience Acquise) que l’on qualifie vulgairement de CONS (Citoyens Ordinairement Neurodéficients) périssent de façon fulgurante…
Tel pourrait être le début d’un roman d’anticipation qu’on pourrait intituler DUMBS DEATH et que peu de gens liraient puisque les cons ne lisent pas, encore moins du fantastique. Il est bien connu que les cons ne lisent que ce qui est conçu pour eux, chié par des auteurs peu scrupuleux atteints de gastro-entérite, sacralisé par les médias, de préférence avec un gros bandeau sur la couverture ou bien la tête de Sarkozy (76 livres lui ont été consacrés depuis un an).
Ce pitch apocalyptique nous rapproche de celui du prochain film de Night Shyamalan (sortie en juin!) qui commence par une multiplication des suicides dans le monde. Le début de mon histoire n’est pas si différente, puisqu’elle s’ouvre sur des centaines de millions de morts soudaines. La planète y est débarrassée de la bêtise, principale cause de sa dégradation, bien plus que ne peut l’être le profit ou le réchauffement climatique. Einstein avait déjà essayé de mesurer le syndrome. Mais il en était arrivé à la conclusion suivante, désormais célèbre : « Deux choses sont infinies : l’univers et la bêtise humaine. Et encore, je n’ai pas acquis de certitude absolue en ce qui concerne l’univers ». Fausto Fasulo, rédacteur en chef de « Mad Movies » a de son côté rédigé un édito dans le numéro d’Avril où il déplore que le fantastique n’a aucune chance de percer en France. L’édito qui tente d’alerter la minorité qui n’est pas encore contaminée, s’intitule « Bienvenue chez les cons ». Cela signifie-t-il que le foyer d’origine du VNH serait la France ?
Les symptômes de la maladie sont faciles à repérer : une apathie intellectuelle (même si, comme l’avait noté Audiard, le con ne se repose jamais, à la différence des voleurs), des certitudes et surtout un degré élevé de conditionnement. Les cons possèdent en effet plus de 3000 particules de conditionnement. Ils sont de niveau 1 et 2 sur l’échelle de Gurdjieff qui en possède 14 (cf « chapitre 155 de La Dernière arme »). Ils représentent 80 % de l’humanité. Ceux qui sont infectés par le VNH sont généralement soumis à la hiérarchie, leur vie est régie par les peurs, les dogmes, les règlements, les traditions, les comportements de masse. Ils croient aux valeurs de la société, à l’information, l’éducation, l’Etat, l’écologie, le socialisme ou un autre truc en « –isme ». Les cons ont des convictions. Ils vivent en deçà des limites imposées, consomment ce qu’on leur dit de consommer. Quand il pleut, ils se ruent vers les zones commerciales ouvertes spécialement pour eux le dimanche. Quand il fait soleil, ils roulent en diesel pour emmener leurs gosses au zoo ou au jardin public. Car le con sort ses gosses comme il sort son chien. Les cons vont voir des films faciles avec des acteurs rigolos car ils ont besoin de rire pour oublier leur existence de merde. Les cons connaissent le nom de Miss France mais pas le nom du dernier prix Nobel de littérature. Ils ont l’esprit fermé et sont dépourvus de curiosité. Ils ne vont que vers ce qu’ils connaissent. Si on ne parle pas de vous à la télé, vous n’intéressez pas les cons. Ils ne savent pas faire la différence entre un téléfilm et un film de cinéma, entre la variété formatée par la télé et la vraie musique, entre un écrivain et un scribouillard médiatique près à pondre n’importe qu’elle histoire simplette ou paillette pour se faire du fric sur leur dos. Car il en faut des astuces pour l’attirer vers le livre, le con qui préfère aux librairies, les magasins de bricolage et les solderies. D’ailleurs, des sociétés de VPC ont trouvé la parade en allant chercher le con chez lui et en l’obligeant à commander régulièrement des bouquins Harlequin après l’avoir appâté avec des livres de recette et de diététique.
La fin de mon histoire serait celle de l’humanité, vieux dinosaure sans cervelle qui en crevant, redonnerait à la Terre sa spiritualité.



P.S. Dimanche soir, sur Arte, il ne fallait pas rater « Metallica : dans l’intimité d’un monstre », un docu vérité comme jamais sur ce groupe colossal en crise et en gestation de son dernier album « St Anger ». Les affres de l’ego et de la création musicale. Un vrai bonheur qui redonne foi en l’humanité. Avec un peu de chance, le film repassera.
Continuez à écouter du Rock, à lire et à voir des films fantastiques. Vous serez des survivants!

4 Comments:

Blogger pampa said...

yeahhhhhhhhhh

j'ai adoré la tête du fondateur de mégadeath........
A+
un con

6:46 AM  
Blogger pampa said...

yeahhhhhhhhh
et la tête de dave mustaine
hein ! ! !

7:08 AM  
Blogger Philip Le Roy said...

Sa coiffure était un must en effet!

2:37 PM  
Anonymous Anonymous said...

En même temps, c'est leur problème, aux cons...
Pour 76 titres sur Sarko, on a un titre avec Nathan Love ! Ca fait pas beaucoup, mais il n'a jamais été dit que qualité rimait avec quantité.
Quant à passer pour un imbécile ou un "anormal" aux yeux des cons, il paraît que c'est un plaisir de fin gourmet.

8:57 AM  

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